Barrack et Ortagus mardi à Baabda: vers un désengagement progressif d’Israël au Liban-Sud?
©Ici Beyrouth

Les deux émissaires américains Tom Barrack et Morgan Ortagus seront reçus mardi matin par le président Joseph Aoun, pour lui remettre la réponse officielle d’Israël aux propositions américaines visant à aider le Liban à rétablir sa souveraineté complète sur l’ensemble du territoire et à lancer le processus de redressement du pays.

La réponse de Tel Aviv, qui porte sur les retraits des cinq points frontaliers, la cessation des attaques et des assassinats, et la libération des prisonniers libanais, serait dans le sens souhaité par Beyrouth, dont les autorités sont soucieuses d’aller de l’avant dans le processus de réédification de l’État.

Un premier signe positif a été donné par Tel Aviv où le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait annoncé plus tôt dans la journée qu’il était prêt à «engager des mesures réciproques», incluant une réduction progressive de la présence de ses forces à la frontière sud, si l’armée libanaise mettait en œuvre le processus de désarmement du Hezbollah.

Le commandement des forces régulières planche pour le moment sur un plan qui doit être présenté à cette fin, le 2 septembre en principe, au Conseil des ministres.

Dans une interview exclusive accordée à Ici Beyrouth, Mme Ortagus a insisté sur la détermination de Washington à aider le Liban à se remettre sur pied et à recouvrer sa souveraineté. «Tout ce que nous voulons, c’est soutenir les efforts du Liban pour consolider l’État, les institutions et l’armée libanaise», a-t-elle déclaré à IB, au cours d’un dîner auquel elle a participé, en présence de nombreuses personnalités politiques, à Gemmayzé. «Nous voulons la même chose que le président Joseph Aoun, le Premier ministre, Nawaf Salam, et même le président de la Chambre, Nabih Berry», a-t-elle poursuivi, soulignant que les Etats-Unis sont «prêts à aider l’armée à élaborer, voire même à mettre en œuvre le plan de désarmement du Hezb».

Concernant cette formation, Mme Ortagus a insisté sur le fait que le Hezbollah et son chef, Naïm Kassem «ne représentent pas le Liban». «Ils représentent des forces étrangères, en l’occurrence l’Iran», a-t-elle martelé
Ces propos interviennent quelques heures après un discours de Naïm Kassem qui a anticipé la rencontre des émissaires américains avec le président, rejetant d’emblée le principe de la réciprocité évoqué par Netanyahou. S’il a renoncé cette fois à son ton menaçant, mais qui est resté inflexible sur la question des armes qu’il a dit ne pas vouloir remettre aux autorités. Passé maître dans l’art de l’incohérence et de la contradiction, il s’est lancé dans un long discours sur «la souveraineté-vue-par-le-Hezb», une formation qui applique éminemment un agenda iranien, et sur la vocation de l’arsenal de son groupe, à qui le Liban doit la destruction du Sud et une présence israélienne dans certains points de cette région. Mais c’est à l’État libanais que Naïm Qassem a reproché de «se soumettre à une influence étrangère» et de ne pas faire le nécessaire «pour repousser les Israéliens». Et s’il a affirmé «soutenir l’armée», il a estimé que l’État «n’est pas en mesure de faire face à Israël». 

Alo

 

 

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