Israël menace de détruire la ville de Gaza si le Hamas n'accepte pas la paix à ses conditions
Israël menace de raser Gaza si le Hamas ne libère pas tous les otages et ne se désarme pas. ©Jack Guez / AFP

Israël a menacé vendredi de détruire la ville de Gaza si le Hamas n'acceptait pas la paix à ses conditions, au lendemain du feu vert donné par le Premier ministre Benjamin Netanyahou à des négociations visant à libérer tous les otages restants à Gaza.

«Bientôt, les portes de l'enfer s'ouvriront sur les meurtriers et les violeurs du Hamas à Gaza, jusqu'à ce qu'ils acceptent les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, principalement la libération de tous les otages et le désarmement» du mouvement islamiste palestinien, a écrit le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, sur X.

«S'ils n'acceptent pas, Gaza, la capitale du Hamas, deviendra Rafah ou Beit Hanoun», a-t-il ajouté, faisant référence à deux villes de la bande de Gaza largement rasées par Israël dans la guerre qui l'oppose au Hamas depuis bientôt deux ans.

Jeudi soir, M. Netanyahou a annoncé avoir ordonné des «négociations immédiates» en vue de «la libération de tous (les) otages (encore détenus à Gaza) et mettre fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Israël».

Sans la citer explicitement, il répondait ainsi à la dernière proposition des médiateurs – Égypte, Qatar et États-Unis – en vue d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, en proie à une situation humanitaire catastrophique.

Alors que l'ONU et de nombreuses ONG d'aide humanitaire mettent en garde contre un risque de famine imminente dans la bande de Gaza, la publication d'un nouveau rapport international sur la faim dans le territoire palestinien assiégé est attendue vendredi.

Dans sa dernière mouture publiée fin juillet, ce rapport dit IPC (pour Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire en anglais) notait que le «pire scénario de famine (était) en cours dans la bande de Gaza» en raison de l'intensification des combats, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l'aide humanitaire.

Gamelles vides 

«Vous savez qui meurt de faim? Les otages enlevés et torturés par les barbares du Hamas», a écrit sur X l'ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, fervent soutien d'Israël avant même la publication de ce rapport.

«Peut-être que les terroristes suralimentés pourraient partager avec les personnes affamées, en particulier les otages, une partie de leurs entrepôts pleins de ce qu'ils ont volé», a-t-il ajouté.

Chaque jour des journalistes de l'AFP dans la bande de Gaza assistent à des distributions alimentaires où des foules de Palestiniens de tous âges se ruent en criant, pleurant, suppliant qu'on leur remplisse des gamelles ou casseroles vides tendues avec l'énergie du désespoir vers des cantines de campagne.

Tout en disant vouloir négocier un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza, Israël, qui contrôle aujourd'hui environ 75% du territoire palestinien, intensifie sa pression militaire. Le gouvernement a ainsi approuvé cette semaine un plan d'assaut contre Gaza-ville, la plus grande du territoire, et annoncé le rappel de 60.000 réservistes supplémentaires.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a averti que le projet israélien d'étendre les opérations militaires à Gaza aurait des conséquences terribles pour les 2,4 millions de Palestiniens de Gaza, déjà à bout.

Le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, a donné lundi son accord à un projet d'accord prévoyant, selon des sources palestiniennes, une trêve de 60 jours durant laquelle les otages toujours captifs à Gaza (au nombre de 49 dont 27 déclarés morts par l'armée israélienne) seraient relâchés en deux temps en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 62.192 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.

Avec AFP

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