
Israël doit alléger les procédures de contrôle de l'aide humanitaire destinée à Gaza où la situation humanitaire «reste catastrophique», a plaidé mardi l'OMS, qui veut reconstituer des stocks en vue de l'offensive sur Gaza City, annoncée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Le responsable de l'Organisation mondiale de la Santé pour les territoires palestiniens occupés, le docteur Rik Peeperkorn, a dénoncé lors d’un point de presse, «des procédures lourdes» et des produits de santé «toujours refusés» à l'entrée dans la bande de Gaza, un sujet de négociation constante avec les autorités israéliennes.
«Nous voulons approvisionner rapidement les hôpitaux... avec toutes les discussions autour d'une incursion à Gaza, nous voulons nous assurer que les hôpitaux soient au moins un peu approvisionnés», a détaillé le responsable en visioconférence de Jérusalem lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.
«Nous ne pouvons actuellement pas le faire, et nous voulons également reconstituer nos propres réserves, et nous ne pouvons actuellement pas le faire de manière appropriée», a-t-il insisté.
«Nous devons pouvoir acheminer tous les médicaments essentiels et le matériel médical», a ajouté le médecin.
Le cabinet de sécurité israélien a validé le plan d'une prise de contrôle de la ville de Gaza, une zone densément peuplée qui échappe pour le moment au contrôle militaire israélien exercé sur quelque 75% du territoire palestinien, dévasté par 22 mois de guerre.
Les autorités israéliennes, soumises à un barrage de critiques y compris de certains pays alliés sur ce plan, ont promis plus d'aide humanitaire.
«Nous voulons faire constituer des réserves et nous entendons parler de 'davantage de produits humanitaires autorisés à entrer', eh bien, ce n'est pas encore le cas, ou cela se passe à un rythme bien trop lent», a déclaré Rik Peeperkorn. Selon lui, 52% des médicaments étaient en rupture de stock dans la bande de Gaza.
Et seulement 50% des hôpitaux et 38% des centres de soins primaires fonctionnent, mais seulement partiellement.
Le taux d'occupation des lits a atteint 240% à l'hôpital Al-Chifa et 300% à l'hôpital Al-Ahli, dans le nord de Gaza.
«La situation sanitaire globale reste catastrophique», résume le médecin, selon qui «la faim et la malnutrition continuent de ravager Gaza».
En date du 5 août, 148 personnes étaient mortes des effets de la malnutrition depuis le début de l'année et près de 12.000 enfants de moins de cinq ans à Gaza ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë en juillet. C'est le chiffre mensuel le plus élevé enregistré à ce jour, selon l'OMS.
Ce nombre inclut 2.562 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, dont 40 ont été hospitalisés dans des centres de stabilisation.
Avec AFP
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