Les Nations unies et la question palestinienne
Depuis la partition de la Palestine en 1947, l’ONU accompagne chaque étape du combat diplomatique palestinien, entre résolutions, statuts observateurs et demandes de reconnaissance, malgré les blocages répétés du Conseil de sécurité. ©SAMEER AL-DOUMY / AFP

Depuis plus de 75 ans et la partition de la Palestine entre un État juif et un autre arabe, l’ONU a une place incontournable dans l’histoire des Palestiniens, question à nouveau au cœur d’une conférence internationale cette semaine à New York.

Partage de la Palestine 
Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 181 sur le partage de la Palestine, alors sous mandat britannique, et la création de deux États, l’un juif et l’autre arabe, Jérusalem ayant un statut international. Les États arabes et les Palestiniens s’y opposent. Le mouvement sioniste l’accepte.

Le 14 mai 1948, l’État d’Israël est proclamé. Les armées arabes entrent en guerre contre ce nouvel État qui remporte une écrasante victoire en 1949.

Plus de 760.000 Palestiniens sont poussés à l’exode : c’est la « Nakba » (« catastrophe »), commémorée officiellement pour la première fois à l’ONU en mai 2023.

« Retrait » et « autodétermination » 
En 1967, la résolution 242 du Conseil de sécurité pose les bases d’une paix juste et durable, mais introduit une ambiguïté entre les différentes versions linguistiques. Ainsi, elle appelle au « retrait » des forces armées israéliennes « de » Territoires occupés (version anglaise) ou « des » Territoires occupés (version française) lors du récent conflit.

Le 13 novembre 1974, Yasser Arafat, chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) créée dix ans plus tôt, prononce son premier discours à la tribune de l’ONU où il apparaît avec un rameau d’olivier et un pistolet.

Quelques jours plus tard, le 22, l’Assemblée générale reconnaît le droit des Palestiniens à l’autodétermination et à l’indépendance, et accorde un statut d’observateur à l’OLP.

Le processus d’Oslo, sans l’ONU 
La principale avancée vers la paix ne vient pas de l’ONU. En 1993, Israël et l’OLP, qui a proclamé en 1988 l’« État palestinien indépendant », concluent des négociations secrètes à Oslo puis signent à Washington une déclaration de principes sur une autonomie palestinienne. En 1994, Yasser Arafat retourne dans les Territoires palestiniens, après 27 ans d’exil, et y établit l’Autorité palestinienne.

Au fil des décisions américaines 
Les décisions du Conseil de sécurité sur la question palestinienne sont largement dépendantes de la position américaine.

Depuis 1970, les États-Unis ont ainsi utilisé leur veto près de 40 fois pour protéger leur allié israélien. Mais ils permettent parfois des résolutions clés.

Ainsi, le 12 mars 2002, à l’initiative américaine, le Conseil adopte la résolution 1397, la première qui mentionne un « État » palestinien existant au côté d’Israël dans des frontières sûres et reconnues.

En décembre 2016, pour la première fois depuis 1979, le Conseil demande à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens. Une adoption permise par l’abstention américaine, à quelques semaines de la fin du mandat du président Barack Obama.

Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, et les représailles israéliennes à Gaza, les États-Unis ont multiplié les vétos, avec quelques exceptions.

Vers une reconnaissance ? 
En 2011, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lance la procédure demandant « l’adhésion de l’État de Palestine à l’ONU », qui nécessite une recommandation positive du Conseil de sécurité puis un vote favorable de l’Assemblée générale.

Face à l’opposition des États-Unis, la procédure est interrompue avant même un vote au Conseil. L’année suivante, l’Assemblée générale octroie aux Palestiniens un statut inférieur « d’État non membre observateur ».

En avril 2024, les Palestiniens relancent leur requête pour devenir un État membre à part entière, mais les États-Unis y mettent leur veto.

Si la requête palestinienne avait passé l’obstacle du Conseil de sécurité, elle aurait eu toutes les chances d’être approuvée par la majorité des deux-tiers nécessaire à l’Assemblée.

Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 142 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent de manière unilatérale un État palestinien.

À défaut d’une véritable adhésion, l’Assemblée a octroyé en 2024 quelques nouveaux droits aux Palestiniens qui peuvent siéger par ordre alphabétique des États et soumettre directement des propositions de résolution.

Par AFP

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