
L’Union européenne et le Japon ont réaffirmé mercredi à Tokyo leur engagement commun en faveur d’un commerce mondial «juste» et fondé sur des règles partagées, à l’heure où les tensions commerciales ravivées par les États-Unis inquiètent les grandes économies mondiales.
«Ensemble, l’Europe et le Japon représentent un cinquième du PIB mondial et un marché de 600 millions de personnes», a rappelé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à l’issue du 30e sommet UE–Japon.
«Nous avons donc l’envergure nécessaire pour façonner les règles mondiales en matière de commerce et de technologie conformément à nos valeurs d’équité et d’ouverture», a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a abondé dans le même sens, soulignant que des relations étroites entre l’UE et le Japon étaient «essentielles au maintien et au renforcement d’un ordre international libre et ouvert, fondé sur le droit».
Dans un communiqué conjoint, les deux partenaires ont réitéré leur volonté de «contribuer à un ordre économique international basé sur des règles», à contre-courant de la politique commerciale agressive de Washington.
Face aux tensions américaines
L’initiative intervient dans un contexte de crispation mondiale alimenté par les décisions unilatérales de l’ancien président Donald Trump, qui a imposé des droits de douane à tous les pays affichant un excédent commercial avec les États-Unis.
Le Japon a récemment conclu un accord bilatéral avec Washington, limitant ces droits à 15 % sur les importations nippones, évitant de justesse une surtaxe de 25 % initialement prévue pour le 1er août.
L’Union européenne reste, elle, sous la menace de droits de douane pouvant atteindre 30 % si aucun accord n’est trouvé avec les États-Unis d’ici cette même échéance.
Pour Mme von der Leyen, le sommet de Tokyo s’inscrit «au bon moment», dans un monde «qui change rapidement», justifiant un renforcement des liens commerciaux entre l’Europe et le Japon.
Depuis l’entrée en vigueur de leur accord de libre-échange, les échanges ont déjà augmenté de 20 %, un chiffre que Bruxelles souhaite encore faire progresser.
Simplification, sécurité économique et souveraineté technologique
Parmi les mesures annoncées, l’UE et le Japon s’engagent à simplifier les règles administratives et à «rendre la vie plus facile» aux entreprises, notamment aux PME.
La présidente de la Commission a également insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité économique dans des secteurs stratégiques, tels que les terres rares et les batteries, des ressources dominées par la Chine.
Bruxelles et Tokyo entendent diversifier leurs sources d’approvisionnement pour éviter toute dépendance excessive.
Ce déplacement asiatique se poursuivra jeudi à Pékin, où Mme von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa doivent rencontrer les dirigeants chinois pour un sommet UE–Chine.
AFP
Commentaires