
Le dollar hésite mercredi, sur un marché scrutant la suite des négociations commerciales après l'annonce d'un accord entre les États-Unis et le Japon, et rassuré par le maintien en poste du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell.
Le compromis trouvé entre Washington et Tokyo prévoit des droits de douane réciproques de 15% sur les produits japonais importés aux États-Unis, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l'archipel était menacé.
Un allègement significatif pour le Japon, qui est actuellement soumis à une surtaxe plancher de 10%, ainsi qu'à 25% sur les voitures et 50% sur l'acier et l'aluminium.
«L'accord a apporté un certain soulagement», mais «les investisseurs restent prudents», résume Dat Tong, analyste chez Exness.
Un compromis reste incertain avec l'Union européenne, le Mexique ou le Canada d'ici la date-butoir du 1er août.
Vers 10H40 GMT (12H40 à Paris), le billet vert prenait 0,18% à l’euro, à 1,1733 dollar, mais lâchait 0,05% à la livre, à 1,3541 dollar.
Le yen profite de cet accord, en légère hausse de 0,13% face à la devise américaine, à 146,43 yens pour un dollar.
Mais la devise japonaise pâtit aussi de «l'incertitude politique accrue» au Japon, constate Lee Hardman, analyste chez MUFG.
Selon le quotidien Yomiuri, après sa cuisante débâcle électorale du weekend, le Premier ministre Shigeru Ishiba souhaite attendre le retour depuis Washington du négociateur commercial japonais avant de décider du moment où annoncer sa démission. M. Ishiba a cependant démenti mardi avoir discuté de sa démission.
«La baisse des rendements» des bons du Trésor américain «a pesé sur le dollar», notent par ailleurs les analystes de la Deutsche Bank.
Cette baisse s'explique, selon eux, «par la conviction (du marché, ndlr) que la position» de M. Powell, «est relativement sûre», après que le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a estimé mardi qu'il n'y avait aucune raison pour sa démission dans l'immédiat.
Or un reflux des taux obligataires rend la devise moins attractive pour les investisseurs étrangers.
La perspective d'un licenciement de M. Powell avait pourtant pesé sur le dollar ces derniers jours, face à l'éventualité que son ou sa remplaçante s'affiche en faveur de baisses des taux d’intérêts, suivant la volonté de Donald Trump.
Les analystes tablent par ailleurs sur le fait que la Banque centrale européenne (BCE) maintienne jeudi son principal taux directeur, son taux de dépôt, inchangé à 2%, satisfaite par une inflation qui a atteint sa cible de 2% en zone euro.
AFP
Commentaires