Les Bourses mondiales sans direction claire dans l'océan d'incertitudes douanières
©Ici Beyrouth

Les Bourses mondiales hésitent mardi entre espoirs de désescalade des tensions commerciales et incertitudes en raison de la guerre commerciale, en pleine période de résultats d'entreprises.

En Europe, vers 11H45, la Bourse de Paris cédait 0,34% quand Francfort prenait 0,49%, Londres 0,12% et Milan 0,35%.

À Wall Street, les contrats à terme évoluent sans direction claire, laissant présager d'une ouverture autour de l'équilibre.

Sur le front des droits de douane, «le ton reste (...) à la négociation» entre Washington et Pékin, «et non à l'escalade», commente Jim Reid, de la Deutsche Bank. Mais «il n'y a toujours pas de dialogue apparent» entre les deux puissances économiques.

Dimanche, le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a défendu la politique de droits de douane de Donald Trump, y voyant un moyen de créer une «incertitude stratégique» afin de donner l'avantage aux États-Unis.

Invité lundi à réagir à ces propos, Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que les États-Unis devraient «mener un dialogue avec la Chine sur la base de l'égalité, du respect et des bénéfices mutuels».

La Chine a également assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contrairement à ce qu'avait précédemment affirmé Donald Trump au magazine Time.

Tant que la question des droits de douane «restera aussi centrale, (cela) devrait empêcher tout rebond durable des indices», estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

En attendant, «pas de nouvelles de Trump, c'est une bonne nouvelle», affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La semaine est par ailleurs chargée en publications de résultats d'entreprises et d'indicateurs économiques avec mercredi les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis en avril, le PIB au premier trimestre et l'indice PCE, la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed.

Les investisseurs attendent aussi les résultats de quatre des «Sept Magnifiques», le surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique, avec Meta et Microsoft mercredi et Amazon et Apple jeudi.

«Leurs résultats trimestriels (...) pourraient déterminer si les marchés continueront à se débarrasser de leurs craintes de récession», commente  Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Les valeurs pétrolières broient du noir

Le géant pétrolier britannique BP (-3,58% à Londres) a vu son bénéfice divisé par plus de trois au premier trimestre, évoquant notamment "la volatilité" des marchés, causée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Dans un contexte de prix du pétrole en recul, le résultat a été pénalisé notamment par "des marges de raffinage plus basses" et un résultat "faible" dans la vente de gaz, a indiqué le groupe mardi dans un communiqué.

Dans son sillage, Shell perdait 1,38% à Londres et TotalEnergies 0,96% à Paris.

Les deux références mondiales du brut ont particulièrement souffert de la guerre commerciale.

Vers 11H45 GMT, le Brent de la mer du Nord perdait 1,71% à 64,73 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, cédait 1,59% à 61,06 dollars.

Même constat côté gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence européenne du gaz naturel, évoluant mardi autour de son plus bas niveau depuis juillet 2024, à 31,81 euros le mégawattheure (MWh).

Le dollar remonte, l'or flanche

"L'optimisme suscité par une possible désescalade de la guerre commerciale en cours entre la Chine et les États-Unis" pèse sur le prix de l'or, valeur refuge, et provoque un "renforcement modéré du dollar américain par rapport aux autres grandes devises", commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Vers 11H45, le dollar prenait 0,35% face à la monnaie unique, à 1,1380 dollar pour un euro.

L'once d'or perdait quant à elle 0,93% à 3.312 dollars.

En revanche, l'imprévisibilité de l’administration américaine ajoute une incertitude considérable aux perspectives économiques mondiales à long terme", souligne l'analyste, ce qui pourrait redonner de l'entrain au métal précieux.

Avec AFP

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