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3. De la K-beauty à la C-beauty: tsunami asiatique sur le marché de la beauté

Masques en tissu, crèmes à la bave d’escargot, sérums au ginseng… En quelques années, les produits de beauté venus d’Asie, et plus précisément de Chine et de Corée, ont bouleversé la routine cosmétique mondiale. Offrant innovation, accessibilité et efficacité, ils s’imposent aujourd’hui comme de redoutables concurrents aux grandes marques occidentales. Zoom sur un phénomène qui ne se contente plus d’être une tendance.

Et si le futur de votre trousse de maquillage venait de Séoul ou de Shanghai? Ce n’est plus un effet de mode, mais une lame de fond. En l’espace de cinq ans, les produits cosmiques chinois (C-beauty ou beauté chinoise) et coréens (K-beauty ou beauté coréenne) ont séduit la planète, des influenceurs de TikTok aux rayons des pharmacies. Avec des ingrédients naturels, des prix attractifs et une communication digitale redoutablement efficace, ces marques venues d’Asie sont en train de damer le pion aux géants occidentaux du secteur. Une révolution douce... mais bien huilée.

Explosion des ventes: les chiffres qui font rougir les grandes marques

Depuis 2020, les exportations de cosmétiques sud-coréens ont connu une croissance fulgurante de plus de 30%, selon la Korea Customs Service. En 2023, les ventes à l’international de la K-beauty ont atteint 7,5 milliards de dollars, soit un chiffre multiplié par quatre par rapport à 2015.

Du côté chinois, le marché domestique des cosmétiques a dépassé les 90 milliards de dollars en 2022, selon Statista, faisant de la Chine le deuxième plus grand marché mondial, derrière les États-Unis.

En cinq ans, la K-beauty et la C-beauty ont profondément transformé l’industrie cosmétique mondiale. En 2024, la Corée du Sud a franchi un nouveau cap avec 10,28 milliards de dollars d’exportations (+20% en un an), selon le Korea Joongang Daily.

La Chine, quant à elle, devrait générer 78 milliards de dollars dans le secteur de la beauté dès 2025, consolidant sa place de numéro deux mondial, selon China Briefing.

Mais le plus impressionnant reste la montée en puissance des marques locales: entre 2017 et 2022, les marques chinoises ont doublé leur part de marché dans les cosmétiques couleur, passant de 14% à 28%, et elles détenaient déjà plus de 50% du marché domestique dès 2022. En 2021, elles occupaient 47% du marché intérieur, grignotant significativement la part des groupes internationaux.

Avec plus de 10 milliards de dollars exportés, les marques coréennes, elles aussi, s’installent solidement sur le podium mondial, bousculant les géants occidentaux.

Pourquoi un tel succès?

Premièrement: l’innovation. Masques en tissu imbibés, ampoules ciblées, rituels en 10 étapes… les marques coréennes ont redéfini les standards de soin. Côté chinois, l’accent est mis sur un mélange de tradition (plantes chinoises) et de technologie pour se distinguer.

Deuxièmement: les prix. Un sérum coréen coûte en moyenne deux fois moins qu’un produit équivalent d’une marque européenne.

Troisièmement: les réseaux sociaux. TikTok, Instagram, YouTube… les marques asiatiques sont passées maîtres dans l’art de la démonstration virale. Selon une étude de McKinsey (2024), 70% des acheteurs de K-beauty déclarent avoir découvert leur produit via les réseaux sociaux.

L'Europe et les États-Unis doivent-ils s'inquiéter?

Oui, un peu. Si les grandes marques comme L’Oréal ou Estée Lauder tiennent encore solidement le marché, elles commencent à perdre du terrain auprès des jeunes générations qui cherchent des soins plus personnalisés, naturels et surtout abordables. Le marché mondial des cosmétiques asiatiques pourrait dépasser les 150 milliards de dollars d'ici à 2027 selon GlobalData.

Et au Liban?

Dans un pays friand de nouveautés en matière de beauté et à la population très connectée, les marques asiatiques font une percée remarquée. Plusieurs pharmacies et concept stores à Beyrouth ainsi que des comptes Instagram proposent aujourd’hui des marques coréennes, prisées pour leur rapport qualité-prix. Les plateformes de vente en ligne libanaises référencent désormais des best-sellers venus de Séoul ou de Guangzhou.

La beauté asiatique n'est plus une simple tendance, c’est un raz-de-marée. Porté par l’efficacité des formules, la puissance du marketing digital et des prix défiants toute concurrence, le tsunami coréo-chinois continue de faire vaciller les piliers occidentaux de la cosmétique.