Trois comédiennes, Ariane Ascaride, Marie-Christine Barrault et Marie Vialle, incarnent tour à tour Gisèle Pelicot, figure centrale d’un procès retentissant sur les violences sexuelles, lors d’une nuit de lecture inédite présentée ce vendredi soir au Festival d’Avignon. Mis en scène par le Suisse Milo Rau, Le Procès Pelicot sera diffusé en direct sur Facebook avant d’être repris en tournée européenne.
Les comédiennes Ariane Ascaride, Marie-Christine Barrault et Marie Vialle incarnent Gisèle Pelicot vendredi soir lors d'une nuit de lecture au Festival d'Avignon, non loin du tribunal où s'est déroulé le procès des viols de Mazan, a annoncé le metteur en scène Milo Rau à l'AFP.
Ce sont «trois actrices différentes dans l'approche, le physique, le jeu, la carrière», mais qui toutes «portent le charisme, l'acte de Gisèle», a souligné M. Rau. Il a expliqué ne pas vouloir «identifier» Mme Pelicot à un seul visage car elle représente, pour lui, «la force de toutes les femmes».
«Gisèle Pelicot est devenue iconique à cause de ses actes, pas à cause de son apparence», a-t-il poursuivi, pointant la «transcendance» du combat de celle qui a «fait une révolution sociétale».
Philippe Torreton incarne, quant à lui, Dominique Pelicot, son ex-mari, condamné à 20 ans de réclusion criminelle, tandis que Jean-Pierre M, dépeint à l'audience comme son «disciple» et condamné à 12 ans de prison, est lui campé par Robin Renucci.
Les avocats de Gisèle Pelicot sont joués par l'activiste Camille Etienne, le comédien Adama Diop et des militantes du collectif MeToo Théâtre.
La représentation unique de quatre heures, intitulée Le Procès Pelicot, hommage à Gisèle Pelicot, se tiendra à 22h00 et sera notamment diffusée en direct sur Facebook.
Elle mettra également en scène des protagonistes de l'audience, comme des dessinatrices de presse et des scientifiques, ainsi que des militantes féministes qui ont manifesté pendant le procès.
Milo Rau, dont la pièce sera aussi présentée à Lisbonne, Varsovie ou Berlin, a précisé que la distribution varierait selon les pays pour «refléter chaque société».
L'artiste suisse de 48 ans dit avoir été captivé par les débats au tribunal d'Avignon, dans le sud-est de la France, entre septembre et décembre 2024, autour de cette femme droguée et violée pendant une dizaine d'années par son mari, ainsi que par des dizaines d'hommes recrutés sur internet.
Il s'est donc plongé dans les documents de l'affaire, «afin de rendre public le procès», de le faire sortir des murs de l'enceinte judiciaire, avait-il expliqué à l'AFP en juin, après une première représentation à Vienne, avec des acteurs germanophones.
Un minutieux travail de «reconstruction» a été entrepris avec la collaboration des avocats de la famille pour réunir les différents «fragments» de l'histoire, en agrégeant articles et tribunes de presse, cahiers de notes des journalistes, plaidoiries, livres, interviews d'experts, témoignages de féministes.
Avec AFP
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