
Ici Beyrouth vous emmène au cœur de la cathédrale Notre-Dame du Liban, dédiée au culte maronite depuis juin 1915, et du Foyer franco-libanais, auquel il est rattaché. Reportage.
Elle est située rue d’Ulm, au cœur du Quartier Latin, à proximité du Panthéon ainsi que de grandes écoles, lycées et universités parisiennes. Notre-Dame du Liban est dédiée au culte maronite depuis 1915.
Façade de la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris.(©Elie Valluy)
Le Panthéon et la cathédrale Notre-Dame du Liban, dans la rue d’Ulm, à Paris.(©Elie Valluy)
Construite vers 1893 selon les plans de l’architecte français Jules Godefroy Astruc, l’église a été inaugurée en 1894. Elle a d’abord abrité la chapelle de l’école Sainte-Geneviève des pères jésuites à Paris. Le culte maronite avait alors été autorisé en France quelques mois auparavant, par un arrêté du 1er septembre 1892. Les maronites disposaient alors de la chapelle du Petit Luxembourg pour leurs célébrations religieuses.
L’intérieur de la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris. (©Elie Valluy)
Tout change après l’adoption, en France, de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. «En 1913 (…) les pères jésuites de l’école Sainte-Geneviève à Paris ont dû quitter leur chapelle et toute leur institution éducative a été relocalisée à Versailles», indique à Ici Beyrouth Mgr Issam Abi Khalil, procureur patriarcal, directeur du Foyer franco-libanais, recteur de la cathédrale et curé de la paroisse Notre-Dame du Liban. Il précise également qu’en 1915, «l’ancienne chapelle de l’école Sainte-Geneviève des pères jésuites à Paris a été attribuée au culte maronite et a été inaugurée le 16 juillet de la même année par une messe de redédicace qui fut célébrée par Mgr Emmanuel Pharès, sous le patronage de Notre-Dame du Liban».
Une première grande étape dans la vie de l’église est ensuite franchie en 1937, lorsque le gouvernement français – à travers le ministère des Affaires étrangères – et le patriarcat maronite d’alors ont signé un bail emphytéotique de 99 ans, et ont confié à la Fondation dite «Le Foyer franco-libanais» la gestion de l’église et ses dépendances.
L’intérieur de la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris. (©Elie Valluy)
L’édifice connaît une évolution de taille en 2012, lorsque l’église devient la cathédrale de l’Éparchie Notre-Dame du Liban (équivalent d’un diocèse). Celle-ci a été érigée le 21 juillet 2012 par la constitution apostolique Historia traditiones du pape Benoît XVI.
Vitraux à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris. (©Elie Valluy)
Le siège de l’éparchie est situé à Meudon. Le premier évêque (ou «éparque») de cette éparchie a été Mgr Nasser Gemayel jusqu’en 2024 – après que le pape François a accepté sa démission – et aujourd’hui évêque émérite. Deux ans auparavant, en 2022, un administrateur apostolique avait été nommé par le pape François – Mgr Peter Karam – en attendant l’approbation de Rome pour un nouvel évêque.
Aujourd’hui, comme l’indique Mgr Issam Abi Khalil, la cathédrale Notre-Dame du Liban fait toujours partie de la Fondation, mais est également mise à disposition de l’évêque maronite de France qui l’utilise comme sa cathédrale.
Icône au sein de la cathédrale Notre-Dame du Liban, à Paris. (©Elie Valluy)
Avant que l’éparchie ne soit érigée en 2012, Notre-Dame du Liban était l’église «rattachée à la fondation, mais qui dépendait de l’Ordinariat des Orientaux» géré par l’évêque de Paris, explique Mgr Issam Abi Khalil. «On faisait partie des Orientaux qui n’ont pas d’évêque (…) sous le chapeau du diocèse de Paris», précise-t-il. Une fois l’éparchie créée, elle a, en quelque sorte, pris son indépendance du diocèse de Paris. La cathédrale Notre-Dame-du-Liban est, selon le média Vatican News, «l’église majeure des maronites en France».
Constituant la plus grande communauté chrétienne du Liban, les maronites seraient estimés à 80.000 en France selon le site internet du diocèse de Paris. Mgr Issam Abi Khalil avance de son côté ce chiffre aux alentours de 120.000, avec une croissance les «dix dernières années», notamment depuis 2019 et 2020.
Le Foyer franco-libanais
À quelques mètres de l’entrée de la cathédrale – à l’angle de la rue d’Ulm et de la rue Lhomond – se trouve celle du Foyer franco-libanais. Il a été inauguré en 1963 par le patriarche maronite de l’époque Mgr Paul Pierre Meouchi.
Mgr Issam Abi Khalil précise que, tout comme la cathédrale, la paroisse et un autre immeuble, ce foyer fait partie de la Fondation «le Foyer franco-libanais».
Façade du Foyer franco-libanais, à l’angle de la rue d’Ulm et de la rue Lhomond, à Paris. (©Elie Valluy)
Plaque sur un mur du Foyer franco-libanais, à Paris.(©Elie Valluy)
Ce foyer est destiné à accueillir des étudiants libanais et/ou français. «C’est quasiment moitié-moitié», explique Mgr Issam Abi Khalil, qui précise que le foyer peut accueillir jusqu’à 70 étudiants. À l’origine réservé aux garçons, ce foyer s’est par ailleurs progressivement ouvert aux filles.
Photos sur un mur du Foyer franco-libanais, à Paris. (©Elie Valluy)
Il faut toutefois remplir certaines conditions pour pouvoir bénéficier d’un logement dans ce foyer. Celui-ci mise notamment sur une certaine «excellence» académique, explique Mgr Abi Khalil. Ce dernier indique que l’établissement peut également dispenser des bourses pour certains étudiants qui ont des problèmes de financement.
Mgr Abi Khalil indique enfin que «de grandes personnalités» sont passées par ce foyer – y compris des personnalités politiques libanaises anciennes et actuelles.
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