
Dans cette interview exclusive accordée à Ici Beyrouth, Luigi A. Kohli revient sur le parcours qui l’a mené de l’entreprise à l’écriture d’Aletheia, une saga rédigée en anglais et portant sur Ben-Hur, mêlant héritage spirituel, souffle romanesque et rigueur historique.
Luigi A. Kohli, auteur d’Aletheia, une saga portant sur Ben-Hur, a poursuivi un rêve qui ne l’avait jamais quitté. Après des années passées dans le monde de l’entreprise, il a trouvé le courage de changer de vie et de répondre à l’appel qui l’habitait depuis sa jeunesse: écrire. Sa fascination de longue date pour les films épiques et l’histoire ancienne a donné naissance à une suite puissante et inventive du mythe Ben-Hur. Ainsi est née Aletheia, roman rédigé en anglais. Alliant rigueur historique et souffle narratif, Kohli apporte une voix différente à une histoire intemporelle. Dans cet échange avec Ici Beyrouth, il revient sur son cheminement, ses inspirations et la vision qui a porté ce projet.
Exilé en Parthie, Justus Pilate vit dans l’ombre d’un passé brisé: sa famille autrefois puissante a été détruite, et la femme qu’il aimait est crue morte en martyre. Les clés de sa liberté sont à portée de main, mais il refuse d’en faire usage, conscient qu’elles s’accompagnent d’une terrible malédiction. Tout bascule lorsqu’un message arrive: son frère Cassius est vivant. Mais Cassius n’est plus l’homme qu’il était. Dévoré par la vengeance et la rage, il menace de faire vaciller une nouvelle foi, appelée à changer le monde par le feu et le sang.
À mesure que la prophétie se rapproche et que les enjeux grandissent, Justus est entraîné dans une lutte qui le dépasse, où le sort de son frère et l’avenir de l’Histoire sont en jeu.
Entretien avec Luigi A. Kohli
Comment a commencé cette aventure d’écriture?
Ma première carrière après mes études fut celle de rédacteur technique: je rédigeais des manuels de formation et d’autres supports professionnels. Cependant, depuis ma jeunesse, j’ai toujours eu une passion pour la fiction, surtout pour les grands films épiques hollywoodiens des années 1950-1960. Ces films m’ont toujours fasciné, car, bien qu’ancrés dans l’Histoire, ils avaient des allures de légendes. Ben-Hur ou Quo Vadis semblaient venir d’un autre monde, et pourtant ils s’inspiraient d’événements réels. Ben-Hur a toujours été mon histoire préférée.
Même si ma carrière m’a mené dans la rédaction technique et le monde des affaires, je n’ai jamais perdu cette envie d’écrire. À 57 ans, j’ai quitté le monde de l’entreprise pour enfin donner vie à l’histoire qui m’habitait depuis mon adolescence. Je voulais prolonger la narration de Ben-Hur: que se passe-t-il après? C’est ce qui m’a poussé à écrire. Une fois lancé, j’ai aussi découvert le plaisir du processus: les recherches, la construction de l’intrigue, la création des personnages.
Quel serait votre public?
Je ne pense pas qu’il ait un âge ou un genre précis. Mon histoire s’adresse à quiconque aime l’Histoire, surtout lorsqu’elle est racontée à travers un récit captivant. Il s’agit d’apprendre du passé, mais par le prisme du récit.
Quel a été votre processus pour mêler fiction et réalité?
Je ne crois pas qu’il y ait une bonne ou une mauvaise méthode. J’ai commencé en ayant la fin en tête. Mon objectif était d’écrire une suite dont Lew Wallace, l’auteur original de Ben-Hur, aurait pu être fier. L’histoire initiale était racontée du point de vue d’un prince juif. Je voulais offrir un regard différent, raconter la suite du point de vue romain.
Deux grandes questions ont orienté mon intrigue: qu’est-il arrivé à Ponce Pilate? Et pourquoi le christianisme a-t-il survécu, là où tant d’autres religions et prophètes ont disparu? Ces interrogations ont guidé mon récit. Elles m’ont servi de boussole, et j’ai utilisé les recherches historiques de cette période pour construire un pont entre fiction et réalité. Ce fut un véritable voyage créatif. J’avais la destination, mais pas la carte. L’intrigue s’est déroulée étape par étape, un peu comme de la science-fiction cousue dans une fresque historique.
Qui et qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui en tant qu’écrivain?
C’est tout le processus qui m’a inspiré. J’ai eu l’impression d’ouvrir une porte en moi qui avait toujours été là, mais que je n’avais jamais franchie. On dit souvent que chacun porte un livre en soi, et je le crois. Qu’il soit bon ou non, c’est aux lecteurs d’en juger, mais pour moi, la joie était dans l’écriture.
Si je dois citer une personne qui m’a aidé à croire en moi, ce serait Stephen King. Pas tant pour ses romans, mais pour son livre Écriture: Mémoires d’un métier. Même si nos genres sont très éloignés, ce livre m’a appris à faire confiance à mon imagination. Il décrit l’écriture comme une fouille archéologique: on commence par la fin, puis on gratte autour jusqu’à ce que l’histoire se révèle peu à peu. Je n’y croyais pas au début… mais il avait entièrement raison.
Avez-vous déjà une idée de roman en tête, ou pensez-vous que les histoires viendront naturellement avec le temps?
Maintenant que j’ai commencé à écrire, je suis toujours à l’affût de la prochaine histoire. Mon livre actuel est en réalité une longue histoire que j’ai divisée en deux volumes. C’est terminé, et j’ai déjà commencé à travailler sur un troisième tome de la série. Ensuite, j’aimerais changer complètement de genre et me tourner vers la science-fiction. Je vais souvent au cinéma et je lis énormément, et je garde l’esprit ouvert à de nouvelles idées. Donc, après ce troisième livre, je suis très enthousiaste à l’idée d’entamer un nouveau projet de science-fiction. J’ai déjà l’idée en tête.
Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes auteurs?
Ayez un objectif. Croyez en votre créativité. C’est le plus important. Aujourd’hui, avec l’influence des réseaux sociaux et la tentation d’autres carrières ou tendances, il est facile d’oublier l’écriture. Pourtant, si raconter des histoires vous passionne, lancez-vous. Fixez-vous un objectif. Vous serez surpris du résultat.
Quelle est votre devise?
Le verre est toujours à moitié plein. Ça peut sembler cliché, mais c’est vrai. Une attitude positive change tout.
Comment les événements historiques, tirés de vos recherches, ont-ils influencé votre trame?
Beaucoup d’éléments de l’histoire s’inspirent de découvertes archéologiques réelles de la région. Par exemple, il existe une légende selon laquelle des archéologues à Tyr auraient trouvé la dépouille de la femme de Ponce Pilate. Cela a éveillé en moi une idée: comment aurait-elle pu finir là-bas? J’ai bâti une explication fictive autour de cela dans mon roman. Il y a plusieurs moments de ce genre dans le livre: des événements réels que j’ai utilisés comme point de départ pour nourrir mon imaginaire.
Quel est votre ressenti d’auteur indépendant?
Être auteur indépendant, c’est avoir le contrôle total sur tout le processus, un peu comme créer sa propre entreprise. Une fois le produit prêt, il faut penser au marketing, aux ventes, à la distribution, à tout gérer dans un budget donné. C’est tout à fait cela, l’esprit entrepreneurial! Je pense qu’actuellement, c’est un moment formidable pour les auteurs indépendants, car c’est extraordinaire d’avoir la chance de partager son histoire avec des lecteurs du monde entier. Je suis reconnaissant de pouvoir donner vie à ces personnages et à cette aventure.
Découvrez le site officiel de Luigi A. Kohli et ses ouvrages: https://luigiakauthor.com/
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