Le Parlement débat de la sécurité, de la souveraineté et des réformes
Le Parlement s'est réuni mardi à 11h en présence du Premier ministre, Nawaf Salam, des ministres et des députés, lors d'une session consacrée à l'examen des politiques générales du gouvernement. ©Al Markazia

Le Parlement s’est réuni de nouveau mardi après-midi pour poursuivre les discussions sur le programme politique général du gouvernement, après une pause annoncée plus tôt dans la journée par le président de la Chambre, Nabih Berry.

La séance du matin avait débuté à 11h, en présence du Premier ministre, Nawaf Salam, des ministres et des députés. Bien que la session ait été globalement calme et ordonnée, une brève altercation a éclaté entre le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, et d'autres parlementaires en l'absence de Berry.

Les interventions parlementaires ont porté sur des questions urgentes, notamment la situation sécuritaire, le monopole des armes par l'État, le document d’orientation politique soutenu par les États-Unis concernant le Liban, l'application de la résolution 1701 de l’ONU, le retour des réfugiés syriens et la restitution des fonds des déposants. Plusieurs députés ont également exprimé leurs préoccupations par rapport au secteur public et ont appelé à un traitement équitable des fonctionnaires.

Le député Samy Gemayel, chef du parti Kataëb, a relancé les appels à l’élaboration d’une feuille de route nationale axée sur le désarmement, la réconciliation, la justice et la réforme politique. Il a mis en doute la possibilité d’un dialogue dans un pays où une faction politique détient un arsenal militaire, déclarant: «Comment peut-on parler sans crainte en présence d’un groupe armé qui détient un outil d’intimidation?»

M. Gemayel a tenu le Hezbollah directement responsable des crises persistantes du Liban, affirmant que sa puissance militaire entrave à la fois la construction de l'État et le soutien international. «Vous portez une responsabilité directe», a-t-il lancé aux députés du Hezbollah.

Dans le même esprit, le député Michel Daher a exhorté le Hezbollah à adopter une position «claire et responsable» sur ses armes, avertissant que le pays ne devait pas être entraîné dans davantage d’instabilité.

Le député Pierre Bou Assi, du bloc des Forces libanaises, a accusé l’État de négliger ses responsabilités souveraines, soulignant que «la souveraineté n’est pas à la carte» et exigeant une action immédiate sur la démarcation des frontières et le désarmement.

Le député Marwan Hamadé a, pour sa part, appelé à un processus national pour remettre les armes à l'État et a critiqué le confessionnalisme dans les nominations publiques. Il a aussi affirmé que les questions diplomatiques devaient aller au-delà des mécanismes traditionnels de partage du pouvoir.

De son côté, le député Bilal Hchaïmé a condamné les récentes démonstrations armées à Beyrouth, déclarant que «la patrie ne peut être protégée par le chaos ou les menaces». Il a insisté pour que la confrontation avec Israël soit une responsabilité de l’État, et non des groupes armés.

Plus tôt, le député Georges Adwan, également des Forces libanaises, a exprimé sa frustration face à l’échec du gouvernement à affirmer pleinement l’autorité de l’État. «Les Libanais espéraient un passage d’un mini-État dans l’État à une nation souveraine, a-t-il dit, mais cette transformation n’a pas encore commencé.»

Le député Abdel Rahman Bizri a souligné la complexité de la sécurité nationale et a réclamé plus de transparence sur les propositions internationales, notamment celles relatives à la résolution 1701.

De son côté, le député Michel Moawad a dit au Premier ministre Salam que son gouvernement devait surmonter les échecs du passé et «remettre le Liban sur la carte».

Enfin, le député Bilal Abdallah, du Parti socialiste progressiste, a lié la souveraineté à la dignité sociale et renouvelé les appels à la justice sociale et à une rémunération équitable des fonctionnaires.

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