
Les Bourses asiatiques se sont affichées en ordre dispersé vendredi, les places chinoises bondissant en contraste avec le repli de Tokyo, tiraillées entre la poursuite des records à Wall Street et la recrudescence des tensions commerciales alimentées par Donald Trump à coups de nouvelles menaces douanières.
Tokyo sous pression, les Bourses hésitent
À la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a terminé en repli de 0,19% à 39.569,68 points alors que l'indice élargi Topix a au contraire gagné 0,39% à 2.823,24 points.
La Bourse de Sydney a reculé de 0,11%, Séoul de 0,23%. Celle de Taipei a résisté (+0,25%).
La veille à New York, les indices Nasdaq et S&P 500 ont établi un nouveau record en clôture, profitant de données sur l'emploi aux États-Unis meilleures qu'attendu. Le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, a fait de même.
Donald Trump a déclaré jeudi qu'il envisageait d'imposer à partir du 1er août une surtaxe plancher de 15 à 20% sur les produits des pays qui n'ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques.
Il a également ciblé le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l'un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d'avoir riposté à ses droits de douane.
Mercredi, il avait dit son intention d'imposer 50% de droits de douane additionnels sur les produits brésiliens, en représailles aux poursuites lancées contre l'ex-président Jair Bolsonaro.
Il avait aussi annoncé imposer des droits de douane de 50% sur le cuivre, qui entreront en vigueur le 1er août 2025, et menacé de surtaxes à hauteur de 200% sur les produits pharmaceutiques importés aux États-Unis.
Les analystes estiment que les investisseurs restaient prudents jusqu'à ce que des accords soient conclus, ou que les droits de douane entrent en vigueur.
«Juste au moment où le marché reprenait son souffle à de nouveaux sommets (...), le président Trump a à nouveau tiré le tapis», a réagi Stephen Innes de SPI Asset Management.
«Trump est moins un décideur politique qu'un maître de cérémonie, fouettant les marchés d'une main tout en nourrissant sa base de l'autre. Sa doctrine des droits de douane est désormais pleinement militarisée - pas simplement pour corriger les déséquilibres, mais pour affirmer la domination.»
«Chaque lettre envoyée à un partenaire commercial est un coup d'échecs déguisé en gifle.»
«Nous allons probablement voir davantage d'aversion au risque à travers l'Asie alors que les investisseurs réduisent leurs positions avant le week-end, pour éviter tout effet de fouet qui pourrait survenir la semaine prochaine avec des nouvelles tarifaires supplémentaires au cours des prochains jours», a indiqué de son côté Khoon Goh de la banque ANZ.
Les places chinoises s'affichaient elles en hausse vers 04H00 GMT: à Hong Kong, l'indice Hang Seng prenait 0,95%.
Les investisseurs se montraient confiants avant la publication la semaine prochaine du PIB chinois. Selon l'estimation médiane d'un panel d'une dizaine d'analystes interrogés par l'AFP, il aurait progressé de 5,2% sur un an au deuxième trimestre.
Nouveau record du bitcoin
Le bitcoin évolue vendredi au-dessus des 116.000 dollars, du jamais vu, au lendemain d'une session déjà marquée par un précédent record.
«La demande pour ce cryptoactif, notamment de la part des institutions, augmente» et «exerce une pression à la hausse supplémentaire sur le prix», notait la veille Simon Peters, d'eToro, interrogé par l'AFP.
Aux États-Unis, la Chambre des représentants examinera par ailleurs trois projets de loi majeurs sur les cryptomonnaies la semaine prochaine.
«S'ils sont adoptés», ils «donneront un élan considérable au secteur et le légitimeront davantage», estime Simon Peters, alors que les cryptomonnaies bénéficient déjà «d'un soutien réglementaire et politique accru».
Vers 04H15 GMT, la monnaie américaine progressait de 0,37% face à la devise nippone, à environ 146,80 yens pour un dollar.
Le pétrole remonte
Sur le marché pétrolier vers 04H15 GMT, le baril de WTI américain (+0,54% à 66,93 dollars) se renforçait, comme celui de Brent de la mer du Nord (+0,41% à 68,92 dollars).
Les cours du pétrole avaient reculé jeudi, minés par les nouvelles annonces douanières de Trump qui font craindre une diminution de la demande dans un marché redoutant déjà une surabondance de l'offre.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+) a affirmé jeudi que la consommation mondiale de pétrole allait continuer d'augmenter au moins jusqu'en 2050, jugeant «irréalisable» une sortie «rapide» des énergies fossiles, à rebours des efforts requis pour lutter contre le réchauffement de la planète.
Par AFP
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