La CPI a émis des mandats d'arrêt contre deux dirigeants talibans pour «persécution» des femmes
Une affiche du chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, est visible le long d'une route à Kaboul, le 14 août 2023. ©Wakil Kohsar / AFP

La Cour pénale internationale a émis mardi des mandats d'arrêt à l'encontre de deux dirigeants talibans en Afghanistan pour persécution des femmes, un crime contre l'humanité.

Les juges de la CPI ont précisé dans un communiqué qu'il existait des «motifs raisonnables» que le chef suprême taliban Haibatullah Akhundzada et le président de la Cour suprême Abdul Hakim Haqqani aient «commis, en ordonnant, incitant ou sollicitant, le crime contre l'humanité de persécution (...) pour des motifs liés au genre, contre des filles, des femmes».

«Si les Taliban ont imposé certaines règles et interdictions à l'ensemble de la population, ils ont spécifiquement ciblé les filles et les femmes en raison de leur genre, les privant ainsi de leurs droits et libertés fondamentaux», a déclaré la CPI.

Le tribunal, qui siège à La Haye, a indiqué que les crimes présumés avaient été commis entre le 15 août 2021, date de la prise de pouvoir des talibans, jusqu'au 20 janvier 2025 au moins.

Les talibans ont «gravement privé» les filles et les femmes de leurs droits à l'éducation, à la vie privée et à la vie familiale, ainsi que de leurs libertés de mouvement, d'expression, de pensée, de conscience et de religion.

«En outre, d'autres personnes ont été ciblées car certaines expressions de la sexualité et/ou de l'identité de genre étaient considérées comme incompatibles avec la politique des Taliban en matière de genre», ont estimé les juges.

La CPI a été créée pour juger les crimes les plus graves au monde, tels que les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.

En théorie, toute personne faisant l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI ne peut se rendre dans un État membre de peur d'être détenue.

Cependant, la Cour ne dispose pas de sa propre force de police et compte sur ses États membres pour exécuter ses mandats d'arrêt, avec des résultats mitigés.

AFP

 

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