
Les premiers secours de la bande de Gaza ont rapporté jeudi matin la mort de 25 personnes dans des opérations militaires israéliennes en pleines discussions de part et d'autre pour un cessez-le-feu qui divise le gouvernement en Israël.
L'armée israélienne a récemment étendu son offensive dans le petit territoire côtier palestinien, où la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, a poussé une large majorité des habitants à se déplacer.
Beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge dans des bâtiments scolaires, mais ceux-ci sont parfois attaqués par les forces israéliennes, qui affirment cibler des combattants du Hamas se cachant parmi les civils.
Un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammad al-Moughayyir, a indiqué à l'AFP qu'une frappe aérienne nocturne sur l'école Moustafa Hafez de Gaza-ville, qui abrite des déplacés, avait fait 12 morts, parmi lesquels «une majorité d'enfants et de femmes».
Des images de l'AFP sur place montrent de jeunes enfants errant dans le bâtiment carbonisé après le bombardement, au milieu d'un amas de débris.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a répondu qu'elle examinait cette information, ainsi qu'un autre incident, dans le centre de Gaza, où selon les secouristes, six Palestiniens en quête d'aide humanitaire ont été tués par des tirs israéliens.
La GHF en question
Le mécanisme de distribution de l'aide humanitaire est sujet à controverse depuis fin mai et sa prise en main par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et Israël.
Les Nations unies ont accusé les militaires israéliens d'avoir «bombardé et tiré sur des Palestiniens essayant d'atteindre les points de distribution, causant de nombreux décès».
L'armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu à proximité de sites de distribution d'aide, mais affirme avoir répondu à une «menace».
«Nous ne fermerons pas. Nous avons une tâche à accomplir. C'est très simple: fournir tous les jours de la nourriture gratuite aux habitants de Gaza. C'est tout», s'est défendu mercredi le président de la GHF, Johnnie Moore.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège la bande de Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.
«Nos enfants en souffriront»
En coulisses, la classe politique israélienne continue de se diviser entre partisans d'une trêve de 60 jours — pendant laquelle seraient libérés la moitié des otages encore vivants retenus à Gaza, en échange de prisonniers palestiniens — et ceux d'une poursuite des combats tant que le Hamas n'est pas anéanti.
«Si nous ne parvenons pas à faire disparaître le Hamas, nos enfants en souffriront!», a estimé dans un entretien à la chaîne 14 le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.
Il compte, avec un autre ministre d'extrême droite, Bezalel Smotrich, faire pression sur le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, pour qu'il repousse les propositions américaines pour un cessez-le-feu à Gaza.
M. Netanyahu doit se rendre la semaine prochaine à Washington pour une troisième rencontre en moins de six mois avec le président américain, Donald Trump, qui presse pour un arrêt rapide des hostilités.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Plus de 57.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Commentaires