Guerre Iran-Israël: les derniers développements
Les services d'urgence israéliens et les agents de sécurité recherchent des victimes dans les décombres d'un bâtiment touché par un missile iranien à Beersheba, dans le sud d'Israël, le 24 juin 2025 © John WESSELS / AFP

Un fragile cessez-le-feu entre l'Iran et Israël, annoncé par le président américain Donald Trump, est en vigueur mercredi après une guerre de 12 jours lancée par les autorités israéliennes pour, selon elles, empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.

Les ennemis ont tous deux crié «victoire», Israël jurant que l'Iran n'aurait jamais l'arme atomique et Téhéran affirmant qu'il ne cherchait pas à l'acquérir.

 L'Iran veut une suspension de la coopération avec l'AIEA

Le Parlement iranien a voté mercredi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA, selon la télévision d'État.

"L'AIEA, qui a refusé de condamner ne serait-ce qu'un peu l'attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale", a déclaré à cette occasion le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf.

Pour entrer en vigueur, cette décision nécessite encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation.

Funérailles cette semaine en Iran pour les hauts gradés tués

Des funérailles nationales "pour les hauts gradés et scientifiques tombés en martyrs" se tiendront samedi à Téhéran, a rapporté l'agence Irna, précisant qu'une cérémonie aurait par ailleurs lieu jeudi pour Hossein Salami, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, qui a été tué au premier jour de la guerre.

Banque centrale iranienne dans le collimateur d'Israël

Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israël Katz, a annoncé mercredi avoir officiellement classé la banque centrale iranienne comme une "organisation terroriste".

Nouvelles pendaisons d'espions»

L'Iran a annoncé avoir pendu mercredi trois hommes présentés comme des espions à la solde d'Israël.

Trump annonce un cessez-le-feu total 

Le président Trump avait annoncé dans la nuit de lundi à mardi un «cessez-le-feu complet et total» «convenu» entre Israël et l'Iran et devant commencer à 04H00 GMT.

Après des accusations de «violations» de la trêve et de menaces de «ripostes» entre les deux ennemis jurés -- et un appel téléphonique entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et Donald Trump, ce dernier a assuré mardi dans la journée que le cessez-le-feu était «désormais en vigueur».

Doutes sur l'efficacité des frappes 

Un document classé confidentiel du renseignement américain a établi que les frappes américaines sur l'Iran avaient retardé son programme nucléaire de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, selon des médias.

D'après ce rapport préliminaire, les bombardements n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.

La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a confirmé l'authenticité du rapport mais déclaré qu'il était «tout à fait erroné». Et Donald Trump a maintenu mardi soir que les sites nucléaires iraniens sont «complètement détruits».

«Fin de la guerre» ou «nouveau chapitre» 

Le président iranien Massoud Pezeshkian a assuré que son pays respecterait cette trêve, mais à condition qu'Israël fasse de même.

Dans la soirée, il a même annoncé «la fin de la guerre de 12 jours imposée» à son pays par Israël.

Le Conseil de sécurité nationale iranien a parlé d'«une victoire», tout en ajoutant que l'Iran «garde le doigt sur la gâchette».

De son côté, M. Netanyahou a proclamé une «victoire historique», assurant que Téhéran n'aurait «jamais l'arme atomique».

La guerre contre l'Iran a permis de retarder son programme nucléaire «de plusieurs années», a affirmé le chef d'état-major de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir.

Le haut-gradé a toutefois averti que «la campagne» contre Téhéran «n'était pas terminée» et que s'ouvrait un «nouveau chapitre».

Signe d'un retour au calme, l'armée israélienne a annoncé la levée des restrictions imposées aux Israéliens pendant 12 jours, les autorités aéroportuaires faisant part d'un «retour à la normale» du trafic aérien.

L'espace aérien iranien restera lui fermé jusqu'à mercredi 14H00 (10H30 GMT), selon l'agence iranienne Mehr.

Le chef de l'ONU exhorte au respect de la trêve 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué l'annonce d'un cessez-le-feu et appelé les deux pays à le «respecter pleinement».

Il a en outre dit espérer que cette trêve puisse être «reproduite pour d'autres conflits dans la région», en référence notamment à la bande de Gaza.

Le chef d'état-major israélien a indiqué à ce sujet que son armée allait se concentrer de «nouveau sur Gaza», où se poursuit une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

«Droits légitimes» au nucléaire civil 

Le président iranien a réaffirmé que son pays ne cherchait pas à se doter de l’arme atomique, mais «uniquement à faire valoir ses droits légitimes» pour avoir un programme nucléaire civil.

Il s'est dit aussi «prêt à résoudre les différends (…) à la table des négociations» avec les États-Unis avec lesquels l'Iran devait discuter le 14 juin, au lendemain du déclenchement de la guerre.

Nouveau bilan 

La guerre a fait à la date de mardi au moins 610 morts et plus de 4.700 blessés parmi la population civile d'Iran, selon un bilan communiqué par le ministère de la Santé iranien. Une frappe israélienne dans le nord de l'Iran, avant l'entrée du cessez-le-feu mardi, a notamment fait 16 morts, a rapporté l'agence de presse Isna.

Les tirs iraniens sur Israël ont fait 28 morts, selon les autorités israéliennes.

Avec AFP

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