Le pétrole perd plus de 7% après l'attaque iranienne contre une base militaire américaine
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Les cours du pétrole ont dégringolé lundi après l'attaque par l'Iran d'une base des États-Unis au Qatar, les opérateurs se montrant finalement soulagés après avoir anticipé des représailles plus lourdes.

Le baril de WTI américain est tombé de 7,22% à 68,51 dollars, revenant aux niveaux auxquels il évoluait avant les premières frappes israéliennes en Iran, le 13 juin.

Le baril de Brent de la mer du Nord, référence mondiale, a chuté de 7,18% à 72,07 dollars, revenant lui aussi à des prix plus vus depuis 10 jours.

L'Iran a affirmé que six de ses missiles ont touché la base américaine au Qatar, en guise de représailles aux frappes dimanche des États-Unis contre ses installations nucléaires, a rapporté un média d'État.

«Il s'agit d'une cible militaire, apparemment située en dehors de tout centre de population, et il semble que les infrastructures pétrolières ne soient pas concernées», commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.

Selon l'analyste, plus qu'une nouvelle escalade, le marché juge qu'il «s'agit d'une mesure prise par les Iraniens pour sauver la face».

Selon plusieurs médias, le Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité iranienne, a affirmé avoir lancé autant de missiles que le nombre de bombes américaines utilisées par les États-Unis.

Pour le moment, «il est clair que cela n'a pas d'impact» sur le détroit d'Ormuz, qui relie le Golfe persique au Golfe d'Oman et par où transite 20% du pétrole mondial, relève John Kilduff.

Ce passage est particulièrement vulnérable en raison de sa faible largeur, 50 kilomètres environ, et de sa profondeur, qui n'excède pas 60 mètres.

Sa fermeture constituerait un «cauchemar absolu» qui ferait exploser les prix, selon Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management.

En cas de blocage, le cours du brut américain pourrait «franchir le seuil des 100 dollars le baril», soit 30 dollars de plus que ce lundi, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Mais l'Iran n'a aucun intérêt à en empêcher le passage des tankers, et par conséquent à se priver d'exportations pétrolières, juge John Kilduff.

Selon l'analyste, Téhéran «aura besoin de ses pétrodollars pour soutenir la reconstruction de ses infrastructures» après les frappes américaines et israéliennes.

L'Iran est le neuvième producteur au monde avec 3,3 millions de barils par jour.

AFP

 

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