
Il y a un an, il était vice-champion du monde. Cette fois, il est monté sur la plus haute marche du podium. Le Libanais Étienne el-Chaer, 24 ans, a remporté le titre mondial des -120 kg au championnat du monde de powerlifting classique IPF 2025, disputé à Druskininkai, en Lituanie.
Le dénouement est historique: avec un total cumulé de 962,5 kg, Étienne el-Chaer a dominé une finale à couper le souffle, déjouant tous les pronostics et s’offrant sa première couronne mondiale chez les seniors.
Le powerlifter libanais a réussi 340 kg en squat, 232,5 kg au bench press (son record personnel, +15 kg), et 390 kg en deadlift. Trois mouvements, trois validations en soulevé de terre. Une compétition parfaitement gérée, au mental d’acier.
Le suspense était total jusqu’au dernier essai. Ils étaient cinq à pouvoir viser le titre mondial ce jour-là. Le Britannique Nonso Chinye (952,5 kg), l’Américain Devin Williams (950,5 kg), le Trinidadien Joseph McDonald (945 kg) et l’autre Britannique Abdul Majeed Sulayman (937,5 kg) n’ont rien lâché. Mais Étienne, serein, constant et stratège, a su verrouiller la compétition.
L’exploit est d’autant plus fort que le Libanais avait connu un début de match poussif, manquant son troisième essai en squat. Mais il s’est rattrapé avec maestria, en signant notamment un bench à 232,5 kg, barre qu’il n’avait jamais levé auparavant en compétition.
Un parcours en or et un palmarès déjà impressionnant
Champion du monde junior en 2023 (catégorie -120 kg), recordman mondial junior du deadlift avec 378,5 kg et du total avec 926 kg, Étienne el-Chaer s’était déjà fait un nom dans le milieu. En juin 2024, il avait battu pour la première fois un record du monde en catégorie open (396 kg au deadlift), lors de sa première participation à un mondial toutes catégories. Cette année, il transforme l’essai avec un titre mondial retentissant.
Natif de Jbeil, formé à la Barbell House à Beyrouth, Étienne est coaché depuis ses débuts par Shiva Karout, figure du powerlifting libanais et compagnon de route d’une génération montante, qui inclut aussi la prometteuse Joya Khairallah.
Plus qu’un sacre, un symbole
Sous le drapeau du Liban floqué sur son maillot, Étienne el-Chaer incarne une jeunesse libanaise forte, engagée et déterminée à porter haut ses couleurs. Son sacre, dans un contexte régional tendu, est bien plus qu’un simple résultat sportif; c’est un message d’espoir et de résilience.
Dans un sport aussi exigeant que le powerlifting, où chaque kilo levé est le fruit de mois de sacrifices, de discipline et de douleurs physiques et mentales, le Libanais vient d’entrer dans la légende. Étienne el-Chaer n’est plus une promesse; il est un champion.
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