Italie: monument du football mondial cherche désespérément sélectionneur
Les joueurs italiens posent pour une photo d'équipe avant le coup d'envoi du match de football comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026, zone Europe, groupe I, entre l'Italie et la Moldavie, au stade Mapei de Reggio Emilia, le 9 juin 2025. ©Alberto PIZZOLI / AFP

La Nazionale fait peur: absente des deux dernières Coupes du monde, mal partie pour le Mondial-2026, l'Italie se cherche toujours mercredi un nouveau sélectionneur après les renoncements de Claudio Ranieri et Stefano Pioli.

C'est désormais un rituel de fin de saison: à l'approche de l'été, le calcio fait son grand ménage de printemps et les entraîneurs tombent ou changent d'horizon.

Pas moins de neuf des vingt clubs qui prendront part à la saison 2025-26 de la Serie A à partir du 23 août, ont déjà changé d'entraîneur et ce n'est pas fini.

Mais un banc ne trouve pas preneur, le plus prestigieux pourtant, le plus exposé aussi: celui de la Nazionale, quadruple championne du monde et double championne d'Europe.

Officiellement, Luciano Spalletti est toujours le sélectionneur italien, mais après la déroute contre la Norvège (3-0) vendredi dernier, la Fédération italienne (FIGC) lui a notifié son licenciement à venir.

Pour relancer sur la route du Mondial-2026 nord-américain sa sélection, 3e du groupe I à neuf points du leader norvégien, la FIGC pensait avoir trouvé le candidat idéal avec Claudio Ranieri.

Expérimenté, beaucoup moins abrasif avec ses joueurs que Spalletti et libre de tout contrat, car retraité depuis une ébouriffante dernière pige avec l'AS Rome, l'élégant technicien de 73 ans semblait partant.

Les négociations se rapprochaient d'un accord pour un contrat d'un an, avant un coup de théâtre: un SMS envoyé au président de la FIGC, Gabriele Gravina, en pleine nuit de lundi à mardi.

"Je ne le sens pas", a écrit Ranieri qui a ensuite justifié son renoncement en invoquant ses nouvelles fonctions de conseiller stratégique des propriétaires américains de l'AS Rome.

Gattuso en pole ?

Surprise par ce revirement, la FIGC s'est tournée vers Pioli, ancien entraîneur de l'AC Milan (2019-24), actuellement aux commandes du club saoudien d'Al-Nassr.

Les dirigeants du foot italien n'ont même pas eu à discuter avec Pioli: son agent leur a fait savoir qu'il était sur le point de s'engager avec la Fiorentina, club qu'il a déjà entraîné de 2017 à 2019.

Ces renoncements illustrent la dégradation de l'image de la sélection, qui n'était pas parvenue à se qualifier pour les Coupes du monde 2018 et 2022, avant un Euro-2024 conclu dès les 8e de finale.

Mais les refus de Ranieri et Pioli n'ont pas manqué de surprendre les observateurs, dont Arrigo Sacchi, ancien sélectionneur italien (1991-96), finaliste du Mondial-1994 aux Etats-Unis.

"La Nazionale devrait venir avant toute autre chose, surtout dans la situation dramatique où elle se trouve (...) Il faut que quelqu'un fasse preuve de courage et de responsabilité", a-t-il espéré dans La Gazzetta dello Sport.

Le salut pourrait venir des champions du monde 2006: trois noms reviennent avec insistance, Daniele De Rossi, Fabio Cannavaro et Gennaro Gattuso qui serait, selon la presse italienne, en pole position.

Ils ont en commun d'avoir remporté le quatrième et dernier titre mondial contre la France de Zinédine Zidane en 2006 au Stade olympique de Berlin (1-1 a.p., 5 tab à 3), mais aussi de collectionner les déconvenues dans leur carrière d'entraîneur.

Gattuso, passé par l'AC Milan, Naples ou encore Marseille, vient tout juste de quitter l'Hajduk Split après une seule saison.

S'il n'a remporté qu'un seul trophée dans sa carrière d'entraîneur (Coupe d'Italie avec Naples), l'ancien milieu du Milan a une qualité majeure aux yeux des décideurs italiens: son tempérament volcanique qui pourrait réveiller une Nazionale qui souffre d'un manque criant de personnalité, la marque de fabrique de ses devancières.

 

Par Jérôme RASETTI, AFP

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