
Le Liban a lancé mardi ses premières audiences judiciaires au sein même de la prison de Roumieh, dans une démarche visant à accélérer les procédures judiciaires et à désengorger un système carcéral sous forte pression.
Le ministre de la Justice, Adel Nassar, a annoncé l’ouverture de cette salle de tribunal spéciale à l’issue d’une visite conjointe avec le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Ahmad Hajjar. Tous deux se sont rendus dans le nouveau local aménagé au sein de l’établissement pénitentiaire.
D’après le ministère de la Justice, vingt audiences ont été tenues lors de cette première journée. Sept jugements ont été rendus, tandis que les autres dossiers ont été mis en délibéré. Le ministère a souligné que cette initiative contribuera à réduire la surpopulation carcérale et à fluidifier le fonctionnement de la justice.
«Cette avancée est le fruit d’un effort concerté entre toutes les parties concernées. Elle reflète une volonté commune de servir l’intérêt national, de faire progresser la justice et de garantir le respect des droits humains», a déclaré M. Nassar. Il a remercié le ministre de l’Intérieur, les magistrats, les avocats ainsi que les Forces de sécurité intérieure pour leur collaboration.
Cette initiative intervient alors qu’une proposition de loi d’amnistie a été soumise au Parlement. La question de la surpopulation reste au cœur des arguments avancés par les partisans d’une loi d’amnistie. Selon le directeur général des prisons, le colonel Bilal Omar, les établissements pénitentiaires libanais fonctionnent actuellement à 300% de leur capacité d’accueil.
La situation s’est aggravée à la suite de la destruction de six prisons lors de la guerre déclenchée par le Hezbollah contre Israël entre septembre et novembre 2024. Les établissements endommagés se situent à Nabatiyé, Marjayoun, Tebnine, Bint Jbeil, Tyr et Baalbeck.
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