Tripoli inaugure une rue Mohammad Chatah, 12 ans après son assassinat
L’image de l’ancien ministre libanais des Finances Mohammad Chatah, assassiné, est visible près d’un sapin de Noël, au centre-ville de Beyrouth, où se tiennent ses funérailles le 29 décembre 2013, deux jours après sa mort dans un attentat à la voiture piégée qui a explosé à son passage. ©Anwar Amro / AFP

Une cérémonie a été organisée, samedi, à Tripoli, à l’occasion de la 12ᵉ commémoration de l’assassinat de Mohammad Chatah, figure de proue de la révolution du Cèdre. L’événement a marqué l’inauguration d’une rue portant son nom, en présence de responsables politiques et de proches du défunt.

À cette occasion, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a rappelé que l’objectif de cet assassinat était de «couper la route de la vérité» et de «terroriser» ceux qui réclamaient justice pour Rafic Hariri et les autres victimes des assassinats politiques. Il a décrit Mohammad Chatah comme un homme de dialogue, attaché à l’État civil, à l’accord de Taëf et à la primauté des institutions sur les rapports de force.

Mohammad Chatah a été tué le 27 décembre 2013 dans un attentat à la voiture piégée, en plein centre de Beyrouth. Sa voiture a été visée dans le quartier de Starco alors qu’il se rendait à une réunion politique. L’explosion a fait sept autres morts et des dizaines de blessés.

L’attentat est survenu à quelques semaines du lancement des audiences du Tribunal spécial pour le Liban, chargé de juger l’assassinat de Rafic Hariri.

Pour ses proches, le message était clair: Mohammad Chatah a été ciblé pour ses positions politiques, son attachement à l’État, son opposition à la domination des armes illégales et sa défense d’un Liban souverain, indépendant et ouvert sur son environnement arabe et international.

Originaire de Tripoli, ancien ambassadeur aux États-Unis et ancien ministre des Finances, Mohammad Chatah était hostile au régime de Bachar el-Assad et à la mainmise du Hezbollah sur la décision nationale.

Hommages politiques

Saad Hariri a rendu un hommage appuyé à celui qu’il qualifie d’ami et de frère. Dans un message publié sur la plateforme X, il a écrit que la pensée ouverte et la modération ferme incarnées par Mohammad Chatah «resteront une boussole pour notre projet politique».

Pour sa part, le chef du parti Kataëb, Sami Gemayel, a rappelé l’attachement de Mohammad Chatah au «principe de la neutralité du Liban».

Le député Salim el-Sayegh a rappelé les deux dialogues auxquels il a participé avec Mohammad Chatah, à Saint-Cloud en 2007, puis dans le cadre de l’initiative de «l’espace commun» entre 2011 et 2013. Il a souligné que ces démarches fondées sur le refus de la normalisation avec les armes illégales et sur le principe de la neutralité ont eu un prix, rappelant les assassinats d’Antoine Ghanem et de Mohammad Chatah.

Par ailleurs, le député Nadim Gemayel a salué des «positions courageuses qui ont consolidé le choix d’un État souverain et indépendant».

L’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure, Achraf Rifi, a insisté sur la «constance de ses combats pour l’État, le droit et l’exclusivité des armes».

Le député Fouad Makhzoumi a souligné un «parcours marqué par l’esprit d’État et une ligne souverainiste assumée».

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