
Le gouvernement japonais a demandé aux universités nippones d'envisager l'accueil d'étudiants inscrits dans des universités américaines, après la tentative du président Donald Trump de contraindre Harvard à se soumettre à un contrôle sans précédent.
Donald Trump a engagé un bras de fer avec la prestigieuse université qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d'étudiants et les recrutements de professeurs.
L'administration Trump a tenté la semaine dernière d'empêcher Harvard d'inscrire des étudiants étrangers, mais un juge a suspendu cette mesure dans l'attente d'une audience jeudi.
Par la suite, l'administration américaine a ordonné plus largement la suspension du traitement des visas pour tous les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux.
«Nous avons demandé aux universités (japonaises) d'envisager des mesures de soutien possibles, telles que l'accueil d'étudiants étrangers inscrits dans des universités américaines, afin qu'ils puissent poursuivre leurs études», a déclaré mardi la ministre japonaise de l'Education, Toshiko Abe.
La ministre a précisé que les États-Unis sont la destination la plus prisée par les étudiants japonais souhaitant partir à l'étranger, et que beaucoup d'entre eux se disent aujourd'hui inquiets quant à leur statut.
Mme Abe a assuré que son ministère fera «tout son possible pour que les jeunes ambitieux et talentueux puissent continuer leurs études».
L'exécutif américain accuse l'institution, située à Cambridge dans l'État du Massachusetts (nord-est), de laisser prospérer l'antisémitisme sur son campus et de propager des idéologies progressistes dites «woke».
L'Université de Tokyo -- un des établissements les plus prestigieux du Japon -- envisage d'accueillir temporairement des étudiants en difficulté aux États-Unis, a indiqué sa vice-présidente Kaori Hayashi dans un entretien récent avec le journal Nikkei.
Un porte-parole de l'Université de Kyoto, autre institution renommée, a déclaré mercredi à l'AFP que l'établissement envisageait d'accueillir de jeunes chercheurs issus d'universités américaines et réfléchissait également à des moyens d'aider les étudiants actuellement basés aux États-Unis.
À Taïwan, le ministère de l'Éducation a déclaré qu'il s'efforcerait d'aider les étudiants à se réinscrire dans des établissements taïwanais.
Il a toutefois conseillé aux étudiants scolarisés à Harvard de «rester calmes et d'attendre de nouvelles informations» pendant la durée de la contestation juridique, qui est en cours.
«Si l'interdiction est finalement maintenue», les étudiants pourraient suivre les cours à distance ou obtenir «des crédits transférables par le biais d'universités nationales ayant des protocoles d'accord avec Harvard», a déclaré le ministère dans un communiqué envoyé à l'AFP mercredi.
La semaine dernière, la secrétaire à l'Éducation de Hong Kong, Christine Choi, avait appelé les universités de la ville à accueillir des «étudiants d'exception venus du monde entier».
Avec AFP
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