Raad à Baabda, discours mitigé sur les armes
Le président Aoun a assuré devant une délégation du Congrès américain que «la décision de confier aux seules forces légales le monopole des armes a été prise» et qu’«il n’y aura pas de retour en arrière». ©Al-Markazia

Le dossier des armes et du rétablissement de l’autorité et de la souveraineté libanaise a été au centre d’un entretien que le président Joseph Aoun a eu lundi avec le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad.

Il faut souligner que c’est la première visite d’un responsable de la formation pro-iranienne au président Aoun depuis son élection en janvier 2025 à la tête de l’État.

Son importance réside dans le fait qu’elle intervient au lendemain d’un discours du chef du Hezb, cheikh Naïm Qassem, qui a pratiquement rejeté tout débat sur la question des armes tant qu’Israël poursuit, selon lui, des violations de l’accord de cessez-le-feu alors que le Liban officiel est déterminé à en finir avec les armes illégales. Aussi bien le chef de l’État que le Premier ministre, Nawaf Salam, l’ont réaffirmé lundi, ce qui n’a apparemment pas plu à Mohammad Raad. Il a refusé, en réponse à une question de la presse à sa sortie de Baabda de commenter les propos de M. Salam à ce sujet, pour «garder de bons rapports avec lui». Il a néanmoins qualifié de positifs ses échanges avec le chef de l’État, tout en essayant de mettre en avant la position de sa formation par rapport au dossier des armes. Il a ainsi affirmé que «la marge d’entente entre nous et le président est vaste et porteuse d’espoir».

Il a dit avoir discuté avec le président Aoun des «priorités et des défis dans le pays», en tête desquels «la préservation de la souveraineté nationale, la fin de l’occupation israélienne, la cessation des agressions et des violations, hélas tolérées, voire soutenues par certains pays garants du cessez-le-feu, ainsi que la reconstruction des zones détruites au Liban-Sud, le rétablissement de la stabilité et la redynamisation des institutions à travers les échéances électorales».

Le député hezbollahi s’est cependant empressé d’ajouter: «Nous ne nous sentons tenus ni par des délais, ni par des lieux, ni par des outils ou des méthodes pour explorer cet espace, tant que les affaires du pays progressent sous la vigilance du président, avec pour priorité les objectifs évoqués plus tôt», en allusion au désarmement de sa formation au sud et au nord du Litani. «Ce n’est qu’après cela que nous pourrons entamer un dialogue autour des réformes politiques et administratives, et des droits légitimes de nos concitoyens dans toutes les régions», a-t-il encore dit.

Plus tôt dans la journée, le président Aoun avait assuré devant une délégation du Congrès américain conduite par le sénateur Angus King que le plan de désarmement des milices, notamment palestiniennes, serait mis en œuvre «étape par étape». Il a insisté sur le fait que «la décision a été prise» et qu’«il n’y aura pas de retour en arrière».

 

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