
Le lancement de «Football for Hope marque un tournant structurant pour la discipline féminine, entre ambition sportive et responsabilité sociale.
Le Liban n’a pas seulement lancé une stratégie, il a dégainé une déclaration d’intention. Dans une ambiance studieuse, mais inspirée, la grande salle du Mövenpick a servi hier de terrain symbolique au coup d’envoi de Football for Hope. Ce projet structurant de développement du football féminin est porté par la Fédération libanaise en partenariat avec l’UEFA.
Le président, Hashem Haidar, a donné le ton: «Ce n’est pas une cérémonie. C’est un cap.» Et ce cap, il s’appuie sur six piliers bien plantés: le renforcement des sélections nationales, la consolidation des championnats locaux, l’engagement du public, le leadership féminin, le marketing et la visibilité médiatique. Un plan de jeu clair pour un match à long terme.
Une équipe, une vision, une mission
Depuis 2006, la balle roule pour les Libanaises. Entre le titre WAFF des U18, les finales répétées en U16 et la progression constante au ranking FIFA, le tableau d’affichage est flatteur. Mais pour Haidar, l’enjeu dépasse les scores: «Ce que nous construisons, c’est une présence durable de la femme dans tous les rouages du jeu.» Et cela inclut les bancs de touche, les tribunes dirigeantes et le sifflet arbitral – avec deux Libanaises désormais intégrées à l’élite asiatique et une première élue au comité exécutif, Paula Farah Rizk.
La stratégie dévoilée ne se limite pas à l’aire de jeu. Elle s’invite aussi dans le combat sociétal. Aux côtés du Centre du cancer pédiatrique, la Fédération a réaffirmé sa conviction que le ballon rond peut faire rebondir des destins. Les mots de Nivine Turyaki l’ont exprimé sans détours: «Pour ces enfants, le football n’est pas un loisir. C’est un souffle.»
Le ballon comme espoir
Et lorsque le jeune Hussein Kawouk, survivant du cancer, est monté sur scène, ce n’est pas une ovation qu’il a reçue, mais un hommage. Ce fut également le cas pour le témoignage poignant de la joueuse Céline Haidar, revenue de blessure et d’un Liban en guerre, ballon au pied et regard droit.
Enfin, autour de Wajih Gharzeddine, Rana Nakhle et Sarah Aouali, la table ronde technique a dessiné les prochaines étapes concrètes. Objectif: faire de cette stratégie un projet vivant, sur le terrain comme dans les cœurs.
Le Liban joue désormais avec une vision. Et cette fois, c’est l’équipe féminine qui ouvre la voie.
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