Scarlett Johansson et Jafar Panahi présentent leurs films à Cannes
Scarlett Johansson, NY 2023 / Solmaz Panahi, nièce de Jafar Panahi avec ours en or pour "Taxi", Berlinale 2015. ©lev radin / Shutterstock.com; magicinfoto / Shutterstock.com

Scarlett Johansson présente à Cannes son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Eleanor the Great. Le cinéaste iranien Jafar Panahi signe également un retour très attendu après 15 ans d'absence sur la scène internationale.

Scarlett Johansson gravira pour la première fois les marches cannoises dans la peau d'une réalisatrice mardi, tandis que Jafar Panahi, cinéaste dissident iranien, présentera son film en personne, une première depuis 15 ans dans un festival de cinéma.

La projection d’Eleanor the Great, tourné par la comédienne américaine, est l’un des événements les plus attendus de la quinzaine.

Elle est la deuxième star hollywoodienne à présenter un premier film dans la section Un certain regard cette année, après Kristen Stewart avec The Chronology of Water.

Le film de l’actrice de Lost in Translation et Match Point, l’une des mieux payées du cinéma américain, raconte l’histoire d’Eleanor Morgenstein (June Squibb) qui, à 94 ans, retourne vivre à New York pour prendre un nouveau départ après des décennies passées en Floride.

«J’ai vu son film et j’ai adoré», a confié le réalisateur Wes Anderson, qui l’a fait tourner dans trois de ses films, dont The Phoenician Scheme, en compétition pour la Palme d’or cette année.

«Scarlett fait des films depuis peut-être plus longtemps que moi. Elle a une vingtaine d’années de moins que moi mais je crois qu’elle a tourné pour la première fois quand elle avait neuf ans», s’est-il amusé.

L’autre moment fort de la journée sera la montée des marches de Jafar Panahi.

Le réalisateur multi-primé, qui a fait sept mois de prison en Iran en 2022 et 2023, a pu quitter Téhéran avec son équipe pour rejoindre Cannes, où il présentera Un simple accident, tourné clandestinement, sans aucun financement iranien, sur lequel très peu d’informations ont filtré.

Panahi n’avait plus mis les pieds dans un festival international depuis 15 ans et le début de ses ennuis judiciaires dans son pays, qui l’ont longtemps privé de passeport et donc de liberté de voyager.

Entre-temps, le réalisateur de Taxi Téhéran, Ours d’or à Berlin en 2015, et Trois visages, prix du scénario à Cannes en 2018, a été récompensé également à Venise en 2022 avec le Prix spécial du jury pour Aucun ours.

La semaine dernière, quatre membres de l’équipe du film ont été convoqués par les forces de l’ordre iraniennes pour des interrogatoires, a indiqué l’entourage du réalisateur à l’AFP.

Jafar Panahi a été condamné à six ans de prison en 2010 pour «propagande contre le régime», avec l’interdiction de tourner un film ou de quitter le pays pendant vingt ans.

Il avait finalement récupéré un passeport et le droit de voyager en avril 2023, en profitant pour se rendre en France où sa fille réside.

L’autre film en compétition mardi, Fuori, adapte l’histoire d’une autrice italienne, Goliarda Sapienza, incarcérée en 1980 pour vol.

Ce biopic, réalisé par Mario Martone et avec Valeria Golino, signe le retour à Cannes en compétition officielle de l’Italien de 65 ans après ses premiers pas en 2022 avec Nostalgia.

Avec AFP

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