
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a saisi l’occasion de la neuvième commémoration de la mort du commandant Moustapha Badreddine en Syrie pour revenir sur plusieurs questions politiques précédemment abordées dans ses discours.
Il a entamé son allocution par une nécrologie retraçant les «hauts faits» militaires de celui qu’il a qualifié de «véritable leader de la résistance islamique», évoquant son engagement dès l’adolescence, ses combats contre Israël au nom de la Palestine et de l’Iran, jusqu’à sa mort en Syrie.
«Il s’est rendu en Syrie au nom de la résistance, pour défendre sa voie et son image, et sa présence n’était en rien liée à un conflit interne», poursuit-il.
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite profité de ce rappel biographique pour effectuer une entrée en matière… politique.
Il a ainsi affirmé, d’emblée: «Nous sommes en faveur d’une Syrie unie pour tous ses fils; qu'ils collaborent ensemble, qu'ils forment leur propre gouvernement comme ils l'entendent, loin des purges, des représailles et des attaques contre les minorités», fustigeant au passage les agressions israéliennes répétées.
«Depuis 1948, soit plus de 77 ans, nous nous opposons à un projet israélien doté d'une énorme puissance militaire, soutenu par les États-Unis et les pays occidentaux, visant à imposer une implantation colonialiste dans la région pour remodeler le Moyen-Orient», ajoute-t-il.
Il a accusé Israël d’avoir systématiquement recours au «grignotage» des terres et des droits des populations de la région, une politique à laquelle seule la résistance peut couper court, selon lui. Il ainsi fait l’éloge de Gaza qui s’est engagée dans la bataille du Déluge d'Al-Aqsa, et qui a «dénoncé cette entité usurpatrice (Israël) qui œuvre à l'extermination des humains et à la destruction de la vie».
Toujours pour illustrer ce «grignotage» israélien, M. Qassem a remonté l’histoire en évoquant le traité du 17 mai, qui «imposait de nombreuses conditions au Liban» et que «l’opposition du peuple» ainsi que «celle des ulémas» sont parvenues à annuler. Il a ensuite souligné qu'en 2006, c’était l’équation «peuple, armée, résistance» qui avait triomphé de la cupidité d'Israël.
Comme dans chacun de ses discours, M. Qassem n’a pas manqué de revenir sur la sempiternelle litanie de la «victoire de la résistance», de son pouvoir de dissolution et de sa ténacité légendaire. «Sans cela, Israël aurait maintenu des positions à Beyrouth ou à Saïda», a-t-il proclamé. Poursuivant sur cette lancée, il ajoute: «Ce sont là de véritables exploits. C’est pourquoi nous affirmons que la résistance est à la fois indispensable et nécessaire», soulignant que la résistance représente à la fois «un choix défensif» et «une vision politique» qu’il faut préserver face à Israël qui ne respecte guère le cessez-le-feu et cherche à éradiquer la résistance par des moyens politiques, après l’échec de la voie militaire.
Le secrétaire général du Hezbollah a appelé l'État libanais à agir plus efficacement pour mettre en œuvre le cessez-le-feu, déclarant: «Qu'Israël et ceux qui le soutiennent sachent que nous ne céderons pas à la pression. Nous ferons face à toutes les formes de confrontation. Il n’y aura pas de capitulation… Personne ne réussira à nous mettre à l’écart.»
M. Qassem a de nouveau souligné la contribution essentielle du Hezbollah au nouveau mandat présidentiel: «Nous faisons partie intégrante de ce mandat.» Il a également «encouragé» le renforcement des relations avec les pays arabes «sur la base des intérêts communs», insistant, «afin que les responsables n’oublient pas», sur «les trois priorités concomittantes»: la cessation de l'agression et de l'occupation israéliennes et la libération des prisonniers; la reconstruction – un «devoir du gouvernement»; et la construction de l’État, tant sur le plan économique que social.
Naïm Qassem a conclu en soulignant le rôle du Hezbollah dans la consolidation du «vivre ensemble», citant comme modèle de référence sa réussite lors des élections municipales à Haret Hreik, avant de donner des conseils concernant les futures élections municipales à Beyrouth: «Nous sommes convaincus qu’à Beyrouth, il faut prendre en compte la particularité d’une représentation équilibrée, sans tenir compte des chiffres et des calculs politiques.»
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