
Les noms de Hussein Haraké et de Zeinab Basma font l’objet, depuis samedi dernier, d’une grande polémique. L’ancien employé de l’aéroport d’Heathrow ainsi que sa compagne, médecin au sein du NHS, sont accusés de collecter des fonds pour le Liban, au nom d’une organisation suspectée d’entretenir des liens avec le Hezbollah.
C’est, du moins, ce qu’a révélé le Sunday Times, dans un article datant du 10 mai.
Âgé de 29 ans, Hussein Haraké, selon le journal britannique, travaillait en tant qu’agent de sécurité pour la British Airways, à l’aéroport d’Heathrow, avant que son habilitation de sécurité ne lui soit retirée, à la suite de nombreuses publications sur les réseaux sociaux. Dans ses messages, M. Haraké faisait l’éloge des combattants du Hezbollah, tués lors de combats, les qualifiant de «martyrs héroïques». Des propos qui ont provoqué des inquiétudes chez les agences de sécurité surveillant l’un des aéroports les plus fréquentés du monde.
Des accusations à l’issue desquelles la British Airways s’est empressée de qualifier la situation d’«extrêmement grave» avant d’annoncer avoir informé les services de sécurité compétents.
Dans les faits
Toujours selon le Sunday Times, M. Haraké dirige une association dénommée Zayir UK, en collaboration avec sa femme Zeinab Basma, âgée de 28 ans, diplômée de l'University College London (UCL) et médecin dans le secteur public. Bien que l'association ne soit pas officiellement enregistrée auprès de la Charity Commission (un service non ministériel britannique qui enregistre et règlemente les organismes de bienfaisance en Angleterre et au Pays de Galles), elle aurait récolté plus de 300.000 pounds, principalement grâce à des collectes organisées dans des établissements prestigieux tels que l'UCL, le King's College et la SOAS University of London, soutenus par des groupes étudiants religieux.
Le Sunday Times précise que sous couvert d’aide humanitaire, Zayir UK entretient des liens avec un siège situé dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Des vidéos et photos de l’organisation ont montré ses responsables en compagnie de symboles et logos associés au groupe terroriste. Selon le Sunday Times, M. Haraké a fait part, lors d'entretiens, de contacts directs avec les services sociaux du Hezbollah au Liban. De plus, l’association aurait diffusé des invitations à participer aux funérailles de figures importantes du Hezbollah sur sa page Facebook, avant que ces publications ne soient retirées.
L'un des principaux soutiens de Zayir UK, le prédicateur chiite Hussein Makki, aurait été impliqué dans plusieurs événements en Grande-Bretagne, y compris des marches où des drapeaux libanais et palestiniens ont été brandis, et des slogans controversés prononcés. En Australie, son visa avait été annulé après que sa présence a été détectée lors des funérailles de l’ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
De son côté, la Charity Commission a précisé que la demande d’enregistrement de Zayir UK avait été rejetée, après un examen minutieux de ses pratiques et objectifs. D’après l’article dans le journal britannique, elle a rappelé que les organisations caritatives opérant légalement doivent servir l'intérêt public, sans affinités politiques ou sectaires.
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