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3. Valises pleines et portefeuilles ouverts: les Émiratis redécouvrent le Liban

Ils étaient absents depuis des années, préférant les plages de Chypre, les ruelles d’Athènes ou la Côte d’Azur… Mais voilà que les Émiratis préparent leur grand retour au Liban. Avec la levée de l’interdiction de voyager, c’est tout un secteur, hôtels, restaurants, billets d’avion, location de voitures, qui retient son souffle… et prépare les tables.

Après plusieurs années d’absence, les Émiratis reviennent enfin au Liban. La levée de l’interdiction de voyager vers le pays, annoncée dimanche et entrée en vigueur, aujourd’hui, mercredi 7 mai 2025, a été accueillie avec enthousiasme par les acteurs du secteur touristique. Pierre Achkar, président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, indique à Ici Beyrouth que les Émiratis représentent entre 10 et 15% de la population du Golfe fréquentant le Liban, et que leurs dépenses sont les plus élevées parmi les touristes de la région.

Un retour attendu

Avant l’interdiction, les Émiratis étaient des visiteurs réguliers du Liban, contribuant de manière significative à l’économie touristique. Leurs dépenses comprenaient les frais d’hébergement dans des hôtels de luxe, les repas dans des restaurants haut de gamme, ainsi que le shopping et les loisirs. Le retour de ces touristes devrait donc avoir un impact positif sur le secteur, en augmentant le taux d’occupation des hôtels et en stimulant la consommation dans les restaurants et les commerces.

L’espoir d’un retour des Saoudiens

Si le retour des Émiratis est une bonne nouvelle, les professionnels du secteur espèrent également que les Saoudiens leur emboîteront le pas. Avant la crise diplomatique de 2021 entre le Liban et les pays du Golfe, les Saoudiens étaient les plus importants dépensiers parmi les touristes étrangers au Liban. Le coût de leur séjour représentait environ 20% des revenus touristiques du pays, avec des dépenses moyennes par séjour dépassant les 10.000 dollars, bien au-dessus de la moyenne mondiale.

Leur absence prolongée a laissé un vide important, tant sur le plan économique que symbolique. Dans un geste prometteur pour le secteur touristique libanais, une délégation technique spécialisée d'Arabie saoudite se rendra au Liban dans les prochaines semaines. L'objectif: analyser les obstacles qui freinent l'arrivée des touristes saoudiens et mettre en place des solutions efficaces pour lever ces barrières.

Les autorités saoudiennes sont conscientes de l'importance stratégique du tourisme dans la relance économique du Liban.

Une bouffée d’air pour le secteur

Le retour des Émiratis constitue une première étape vers la relance du tourisme libanais. Il offre aux professionnels du secteur «une aide morale précieuse et un signe d’espoir pour l’avenir». Selon Pierre Achkar, «c’est le début d’une nouvelle ère». Concernant l’Arabie saoudite, «nous sommes sur la bonne voie», estime-t-il.

En attendant, les acteurs du tourisme se préparent à accueillir les visiteurs émiratis cet été, avec l’espoir que d’autres nationalités du Golfe suivront bientôt. Les réservations d’hôtels et les offres de voyages sont déjà en cours, et les professionnels du secteur sont optimistes quant à une reprise progressive de l’activité.

Le Liban, avec sa richesse culturelle, sa gastronomie et son hospitalité légendaire, est prêt à retrouver sa place en tant que destination privilégiée pour les touristes du Golfe. Il ne reste plus qu’à espérer que les Saoudiens, suivis peut-être par d’autres, reviendront eux aussi profiter de ce pays qui leur est cher.