Yamal touché, Barcelone coulé
Lamine Yamal, 17 ans, dribble entre les géants de l’Inter lors d’un match d’anthologie à San Siro. ©Dan Mullan/AFP

À 17 ans, Lamine Yamal a porté Barcelone sur ses épaules, mais le rêve s’est éteint aux portes du miracle face à l’Inter de Milan.  

Mardi soir, Lamine Yamal a tenté de forcer le destin à coups de percées chaloupées, de crochets en double crochet, de frappes enroulées et d’éclairs de génie. Face à des Italiens bien en place, le prodige espagnol a tout tenté — seul ou presque — pendant que les autres regardaient passer le train.

Des étoiles plein les pieds

Face à un Sommer en état de grâce, le jeune ailier a multiplié les tentatives, les débordements et les appels, souvent dans le vide, parfois dans la douleur.

 

Pendant plus d’une heure, il a dynamité le flanc droit, toujours à la limite, souvent au-dessus. Mais devant lui, un drôle de client : Federico Dimarco. Le latéral de l’Inter ne l’a pas lâché d’une semelle. Mieux : il lui a collé au short comme un autocollant Panini, au point de faire passer l’ombre de Yamal pour une figurante. On aurait cru qu’ils jouaient en duo.

Et quand Yamal pensait inverser le scénario, un pénalty obtenu s’est vu requalifié en simple coup franc pour quelques malheureux centimètres. L’arbitre a sorti ses doigts, pas son cœur.

Un feu d’artifice sans écho

Son pied gauche, lui, a continué de parler. D’abord pour une merveille de frappe courbe que Sommer est allé chercher dans un autre monde. Puis pour une tentative sèche qui s’est écrasée sur le poteau, juste avant que l’Inter ne surgisse pour égaliser. Lamine voulait écrire l’histoire, elle s’est refermée sur lui.

Et quand Yamal a osé frapper du droit — insensé pour lui — encore Sommer. Toujours Sommer.

Il y a des soirs où la lumière brille, mais le rideau ne tombe jamais.

Yamal n’a pas marqué, ni délivré de passe décisive. Mais il a brillé dans la nuit comme une étoile filante qu’on n’oubliera pas de sitôt.

Éclat d’un héros trop seul

Le match aller avait été fou, le retour a frôlé le surréalisme. Un Barcelone brouillon, un Inter solide, et Lamine Yamal au milieu, comme un éclair coincé dans une cage de Faraday.

Flick, lui, n’a pas aidé : faire entrer Lewandowski en fin de match, c’était envoyer un cerf-volant dans un ouragan. À court de compétition, le Polonais a raté tout ce qu’il pouvait — y compris un caviar en or massif signé Lamine Yamal à la 117e, que même une chaise aurait converti.

On a vu un gamin de 17 ans donner une leçon de football à des vétérans. On l’a vu faire respirer tout un stade et inquiéter toute une Italie. Mais à la fin, ce sont les Milanais qui iront plus loin.

Éreinté, Yamal a fini la rencontre à bout de souffle. Pendant 120 minutes, il a couru, dribblé, fixé, porté le danger face à des défenseurs italiens — des spécialistes du béton armé, s’il en est. Ce genre d’opposition, ce n’est pas précisément de tout premier repos.

Le prodige barcelonais a illuminé la nuit milanaise sans, hélas, en écrire l’épilogue.

Quand on a 17 ans, du feu dans les jambes et le monde sur les épaules, même les miracles ont besoin d’un coup de main.

 

 

 

 

 

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