L'Iran défend son droit à enrichir l'uranium face aux critiques internationales croissantes
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, assis pour une réunion avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Téhéran, le 14 novembre 2024.

L'Iran a défendu samedi son droit à enrichir l'uranium face aux critiques croissantes de l'Occident et après trois cycles de pourparlers avec Washington pour encadrer son programme nucléaire, au cours desquels les deux parties ont fait état de progrès.

"L'Iran a tout à fait le droit de posséder le cycle complet du combustible nucléaire", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans un message posté sur X, rappelant l'adhésion de longue date de l'Iran au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

"Plusieurs membres du TNP enrichissent de l'uranium tout en rejetant totalement les armes nucléaires", a-t-il ajouté.

Les pays occidentaux, dont les États-Unis, suspectent depuis longtemps l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran nie en affirmant que son programme est uniquement destiné à un usage civil.

L'Iran et les États-Unis ont engagé des pourparlers sous la médiation d'Oman depuis le 12 avril, les premiers à ce niveau depuis le retrait de Washington en 2018, pendant le premier mandat du président Donald Trump, de l'accord international conclu trois ans plus tôt pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions asphyxiant l'économie iranienne.

Un quatrième cycle de discussions, prévu samedi, a été reporté pour des "raisons logistiques", selon le médiateur omanais.

Sur Fox News, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a appelé jeudi l'Iran à "renoncer" à l'enrichissement d'uranium, affirmant que "les seuls pays au monde" le faisant "sont ceux qui ont des armes nucléaires".

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60 %, bien au delà de la limite de 3,67 % fixée par l'accord de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile sont une source d'inquiétude pour les puissances occidentales.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'est alarmé cette semaine de ce que l'Iran soit "sur le point d'acquérir des armes nucléaires", et a averti que les sanctions de l'ONU pourraient être réimposées, comme le prévoit l'accord de 2015.

L'Iran, qui a déjà averti que son droit à enrichir de l'uranium était "non négociable", a rejeté ces propos, les qualifiant de "tout simplement absurdes".

Jeudi, M. Rubio a en outre déclaré que l'Iran devrait autoriser les inspections de ses installations nucléaires, y compris par des experts américains, et cesser de soutenir les rebelles Houthis du Yémen, inclus dans l'"axe de résistance" formé par Téhéran contre Israël, son ennemi juré.

L'Iran insiste jusqu'à présent pour que les discussions avec Washington portent uniquement sur la question nucléaire et la levée des sanctions, et a exclu toute négociation sur son influence régionale et ses capacités militaires.

Avec AFP

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