
Et c’est parti! Les élections municipales et des mokhtars, tant attendues, peuvent commencer, neuf ans après le dernier scrutin et trois reports.
897.254 citoyens enregistrés au Mont-Liban sont appelés à inaugurer, dimanche 4, le premier week-end électoral de mai. La montagne druzo-chrétienne, habituellement assez engagée dans les scrutins, législatifs et municipaux, donnera le ton malgré l’absence d’enthousiasme que l’on peut ressentir au niveau national. 7.252 candidats, dont 10,8% de femmes, se disputent les 333 conseils municipaux. 845 postes de mokhtars sont également à pourvoir.
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Bien que ces élections soient souvent des affaires de famille, notamment dans les petites et moyennes localités, les scrutins de mai seront incontestablement un test pour les partis politiques un an avant les premières législatives du mandat de Joseph Aoun et, surtout, à la suite de la défaite du Hezbollah en automne dernier.
https://icibeyrouth.com/articles/1313590/
Les yeux seront rivés sur plusieurs points chauds, notamment à cause des alliances hétéroclites et parfois contre-nature qui se sont formées.
Dans le caza de Jbeil, la ville historique de Byblos – Jbeil devrait rester dans le giron de l’ancien président du Conseil, Ziad Hawat, député Forces libanaises depuis 2018. Face à cette liste donnée gagnante, une liste soutenue par le Courant patriotique libre, mais aussi par Fares Souhaid, ancien coordinateur du 14 Mars, qui, bien qu’en retrait, justifie ses positions comme en opposition aux partis politiques qui tentent de phagocyter des élections censées être locales et familiales.
https://icibeyrouth.com/articles/1314051/jbeil-une-bataille-electorale-aux-enjeux-majeurs
Plus au sud, dans le caza du Kesrouan, celle qu’on surnomme la capitale du Marounistan, Jounieh, brouille une nouvelle fois les cartes de la politique nationale.
Tsunami orange en 2005, le Kesrouan, et plus précisément Jounieh, a basculé, vers le camp des Frem. Mais la coalition hétéroclite, rassemblant Farid Haykal el-Khazen – député hier encore dans le giron des Marada –, le député Neemat Frem, les Forces libanaises et l’ancien parlementaire Mansour el-Bon, montre, une fois de plus, que la politique libanaise se base surtout sur des alliances circonstancielles.
Au Metn, le clivage 8/14 Mars semble avoir repris ses droits, notamment à Jdeidé-Bauchrieh-Sad el-Bauchrieh. Dans cette deuxième plus grande municipalité après Beyrouth, deux coalitions principales sont engagées dans la course: les Kataëb, les Forces libanaises et le député Ibrahim Kanaan, ancien ténor du Courant patriotique libre, font face à une liste soutenue par le parti de Gebran Bassil, Michel Elias el-Murr, ainsi que le mouvement arménien Tachnaq et le tandem Amal-Hezbollah.
À Baabda, c’est sur la banlieue-sud de Beyrouth que les yeux seront rivés. Les principales municipalités, contrôlées par le Hezbollah, ont été dévastées par la guerre destructrice ouverte par la formation pro-iranienne.
https://icibeyrouth.com/articles/1314072/municipales-les-yeux-rives-vers-la-banlieue-sud-de-beyrouth
Mais, bien que les municipales soient des élections locales, ce sont les fédérations de municipalités que tentent de contrôler les partis politiques à un an des prochaines législatives qui constitueront l’enjeu principal.
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