Première réunion du Conseil de défense sous Aoun: municipales, situation sécuritaire et armes du Hamas
Le président Aoun et le Premier ministre Salam s'entretiennent en marge de la réunion du Conseil supérieur de défense. ©Al-Markazia

Réuni pour la première fois sous la présidence de Joseph Aoun, le Conseil supérieur de défense a adressé, vendredi, un avertissement ferme au mouvement Hamas, à la suite des tirs de roquettes lancés depuis le Liban vers Israël les 22 et 28 mars derniers. Au terme de cette session tenue au palais de Baabda, le Conseil a prévenu que toute utilisation du territoire libanais à des fins militaires constituait une menace directe à la sécurité nationale, appelant à y mettre un terme immédiat.

Parmi les décisions annoncées, figure l’engagement de poursuites judiciaires dès le début de la semaine prochaine contre les personnes arrêtées dans cette affaire. Le Conseil a indiqué que toute personne dont l’implication serait établie à l’issue des enquêtes serait poursuivie.

Cette réunion, la première du genre depuis l’entrée en fonction du président Joseph Aoun, s’est tenue en présence du Premier ministre Nawaf Salam et de plusieurs ministres clés, dont ceux de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. Elle a permis de dresser un état des lieux sécuritaire du pays dans un contexte régional tendu, notamment à la lumière de la situation en Syrie.

Le Conseil supérieur de défense, dont les délibérations sont confidentielles, est l’organe chargé de superviser la sécurité nationale et de formuler des recommandations au gouvernement.

Le président Aoun a ouvert la séance par un rappel du rôle et des attributions du Conseil supérieur de défense, insistant sur la nécessité de rétablir la stabilité à travers l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais. Il a évoqué les fondements de son action, en s’appuyant sur l’accord de Taëf, son discours d’investiture et la déclaration ministérielle du gouvernement. Le président a insisté sur la nécessité de préserver la stabilité du Liban et de garantir la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire. Il a mis en garde contre toute tentative de transformer le pays en plateforme pour des conflits extérieurs, tout en réaffirmant le soutien du Liban au droit des Palestiniens à l’autodétermination.

De son côté, le Premier ministre Salam a souligné l’urgence de désarmer les groupes armés illégaux, y compris le Hamas, et a rappelé l’engagement du gouvernement à respecter les échéances constitutionnelles, notamment les élections municipales prévues en mai. Il a salué le professionnalisme de l’administration électorale et appelé à une stricte neutralité des institutions.

Le ministre de l’Intérieur a présenté un rapport sur les préparatifs électoraux, soulignant que des consignes claires ont été données pour assurer un scrutin sécurisé, impartial et transparent.

Enfin, le Conseil a exprimé sa vigilance face à d’éventuelles répercussions des tensions régionales sur le Liban, notamment en lien avec la présence de déplacés syriens, et a appelé à une coordination renforcée entre les services concernés.

Face à la dégradation sécuritaire dans la région, en particulier en Syrie où une escalade des tensions entre les communautés druze et sunnite est observée depuis dimanche, le président Aoun a aussi alerté sur le risque de répercussions internes. Les chefs des services militaires et sécuritaires ont ensuite présenté un état des lieux détaillé de la situation dans les différentes régions du pays.

Cette réunion marque une première épreuve pour le nouveau mandat présidentiel et le gouvernement dans leur manière de traiter les dossiers nationaux sensibles. La gestion de ces enjeux pourrait dessiner les grandes lignes d’un mandat axé sur les questions de sécurité, le rôle de l’État et sa capacité à agir lors des principales échéances nationales, à travers des décisions prises en Conseil et suivies d’une mise en œuvre sur le terrain.

 

 

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