Une trêve à Gaza? Ce que l'on sait de la proposition israélienne
Des panaches de fumée se dégagent des bombardements israéliens à l'est de la ville de Gaza, photographiés depuis Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025 ©Bashar TALEB / AFP

Le Hamas a annoncé lundi avoir reçu, via les médiateurs égyptiens, une proposition israélienne de trêve dans la bande de Gaza en proie depuis 18 mois à une guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Voici ce que l'on sait de cette proposition.

Que prévoit-elle ?

Selon un responsable du Hamas s'exprimant lundi auprès de l'AFP, Israël demande le retour, en plusieurs temps, de dix otages vivants en échange d'une trêve d'« au moins 45 jours », de la libération, en deux phases, d'un total de 1.231 prisonniers palestiniens détenus par Israël et d'une autorisation de faire entrer de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.

La chaîne publique israélienne Kan 11 évoque, elle, le retour, en trois temps, de 25 otages, neuf vivants et 16 morts, contre une trêve de 45 jours.

Israël ne s'est pas exprimé sur sa proposition de trêve temporaire.

Lors de l'attaque sans précédent perpétrée par le Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023, 251 personnes avaient été enlevées. Cinquante-huit sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l'armée israélienne.

Une trêve, entre le 19 janvier et le 17 mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, y compris huit morts, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.

Les différentes phases d'un éventuel accord prévoiraient des redéploiements de l'armée israélienne au sein de la bande de Gaza, où elle a pris le contrôle d'importantes portions du territoire ces dernières semaines.

Quel est le calendrier ?

Selon le responsable du Hamas, Israël exige « en signe de bonne volonté » le retour, le premier jour de l'accord, de l'otage israélo-américain Alexander Aidan.

C'est le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu par le mouvement palestinien qui a diffusé une vidéo de lui samedi.

Le deuxième jour, le Hamas libérerait cinq otages vivants contre 66 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et 611 détenus originaires de Gaza. L'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire serait autorisée.

Selon le responsable du mouvement palestinien, Israël exige que la libération se fasse sans cérémonie publique — comme cela a été fait par le Hamas dans le passé.

Le troisième jour verrait, selon lui, l'ouverture de négociations sur un « cessez-le-feu permanent » qu'Israël conditionne à un désarmement du Hamas et des autres groupes palestiniens armés, une exigence qui, selon le responsable, franchit « une ligne rouge (...) non négociable » pour le Hamas.

La deuxième semaine, a-t-il précisé, le Hamas devrait libérer quatre autres otages contre 54 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et 500 autres arrêtés par Israël après le 7 octobre 2023.

Selon le calendrier évoqué par Kan 11, cinq otages seraient rendus à Israël au deuxième jour de l'accord, quatre autres le septième jour, puis 16 dépouilles d'otages le vingtième jour. La chaîne ne mentionne pas Alexander Aidan.

Où en est-on ?

Le Hamas dit avoir reçu la proposition via les médiateurs dimanche lors d'une visite d'une délégation au Caire. Selon le responsable du mouvement, la délégation est repartie lundi matin.

« Le mouvement répondra à la proposition (...), une fois nos consultations internes terminées, et après les concertations avec les dirigeants des mouvements de la résistance palestinienne », a déclaré mardi dans un communiqué un membre de son bureau politique, Souheil al-Hindi.

Il n'a pas fourni de date.

« Le Hamas n'a aucun problème avec le nombre d'otages et est prêt à tous les libérer en une seule fois ou en plusieurs phases », selon le responsable qui s'exprimait auprès de l'AFP.

« Le Hamas n'acceptera aucune proposition ni aucune solution qui ne comprenne pas un cessez-le-feu global et permanent, un retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza, ainsi que l'entrée de l'aide humanitaire » a-t-il ajouté, répétant que le mouvement refuserait de désarmer, « une ligne rouge tant que l'occupation (israélienne) existe ».

Le Forum Tikva (« Espoir » en hébreu), qui regroupe plusieurs proches d'otages, a affirmé mardi que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s'était entretenu avec la mère d'un otage membre du Forum, et lui avait dit que l'accord qui se dessine prévoit la libération de dix otages vivants.

Avec AFP

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