Frappe israélienne sur la banlieue sud: Hassan Bdair, responsable du dossier palestinien du Hezbollah, tué
Frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, le 1er avril 2025. ©Ici Beyrouth

L’armée israélienne, par l’intermédiaire de son porte-parole arabophone a confirmé mardi la mort de Hassan Ali Mahmoud Bdair.

Selon Avichay Adraee, “des avions de chasse de l'armée israélienne, sous la direction du Shin Bet, ont mené une attaque la nuit dernière dans la région de la banlieue sud de Beyrouth, ciblant le terroriste nommé , membre de l'unité 3900 du Hezbollah et de la Force Al-Qods.​ Récemment, Bdair a collaboré avec le groupe terroriste Hamas, dirigeant certains de ses membres et les aidant à planifier une opération terroriste majeure imminente contre des citoyens israéliens.​ Cette opération terroriste était prévue pour être exécutée prochainement et visait des civils israéliens. Bdair a été ciblé immédiatement afin d'éliminer cette menace.​ De telles activités menées par le Hezbollah constituent une violation des accords entre Israël et le Liban et représentent une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens”.​

Retour sur les faits

Plusieurs explosions ont secoué la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de lundi à mardi, aux alentours de 3h30 du matin. Cette frappe avait été précédée par une intense activité de l'aviation israélienne et des drones de reconnaissance tout au long de la journée de lundi, couvrant la majeure partie du territoire libanais.​

Elle intervient cinq jours seulement après une première frappe sur la banlieue sud de Beyrouth depuis le cessez-le feu du 17 novembre dernier.

Le ministère de la Santé a annoncé que le bilan actualisé du raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth s'élève à quatre morts (dont le fils de Hassan Bdair, Ali) et six blessés.

Par ailleurs, des forces des services de renseignement militaire sont entrées dans le bâtiment ciblé pour inspecter les lieux.

Aucun avertissement préalable à ces frappes n'a été donné par l'armée israélienne, provoquant une grande confusion sur place. Selon des informations préliminaires, ces frappes ont visé les trois derniers étages d'un immeuble résidentiel, situé près de la mosquée Imam al-Kazem, à Haret Hreik. Cette frappe rappelle l'assassinat du responsable du Hamas, Saleh el-Arouri, en janvier 2024.

L’armée israélienne a rapidement confirmé être à l'origine de ces frappes, indiquant avoir ciblé un “bastion clé du Hezbollah”. Selon un communiqué publié conjointement avec le Shin Bet, le principal objectif était un responsable du Hezbollah accusé d'avoir “récemment dirigé des agents du Hamas et aidé ces derniers à planifier une attaque terroriste importante et imminente contre des civils israéliens”.

​Selon la chaîne israélienne 14, les services de sécurité israéliens ont reçu des informations indiquant que la personne ciblée à Beyrouth était en train de planifier une opération contre un avion israélien à Chypre. ​Selon d’autres médias israéliens, l'individu ciblé était membre de l'unité 910 du Hezbollah, responsable des opérations extérieures et était placé sous la direction de Talal Hamiyé. Celui-ci est une figure de l’ombre du Hezbollah. Considéré comme faisant partie de la première génération du Hezb, il a rejoint l'organisation au milieu des années 80. Le programme Rewards for Justice, géré par le département d’État américain, offre une récompense pouvant aller jusqu'à 7 millions de dollars pour toute information sur Hamiyé.

Réactions au raid

Le président de la République libanaise, Joseph Aoun, a fermement condamné le récent raid israélien le qualifiant d'“inacceptable et injustifié”. Il a exprimé que cette attaque constitue un “avertissement sérieux” concernant les intentions antagonistes envers le Liban et a insisté sur la nécessité de déployer des efforts accrus pour mobiliser les alliés du pays en faveur de sa pleine souveraineté. Le président Aoun a également appelé à prévenir toute violation de la souveraineté nationale, qu'elle provienne de l'extérieur ou d'individus infiltrés à l'intérieur, qui pourraient fournir des prétextes supplémentaires aux attaques. Il a réaffirmé son engagement à collaborer avec le gouvernement et le Premier ministre pour contrer toute tentative de compromettre l'opportunité exceptionnelle de préserver la stabilité et la sécurité du Liban.

​Le Premier ministre Nawaf Salam a, lui, condamné l'attaque israélienne contre la banlieue sud de Beyrouth, la qualifiant de violation flagrante de la résolution 1701 de l'ONU, qui garantit la souveraineté et l'intégrité du Liban. Il a également souligné que cette action constitue une infraction aux accords de cessez-le-feu conclus en novembre dernier. M. Salam a indiqué qu'il suivait de près les conséquences de l’attaque en coordination avec les ministres de la Défense et de l'Intérieur.

Un porte-parole du département d’État américain a déclaré que les États-Unis soutiennent la réponse d'Israël aux tirs de roquettes en provenance du Liban, selon l’agence Reuters.

Le député Ibrahim al-Moussaoui, membre du bloc des députés de Hezb a qualifié l'attaque israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth d'“agression majeure” ayant considérablement modifié la situation. Il a également appelé le gouvernement libanais et la présidence à intervenir fermement et à exiger que la communauté internationale assume ses responsabilités (des conséquences d’une guerre dont le Hezb a pris la décision d’entamer sans l’aval de l’État libanais ndlr).

 

 

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