La face cachée des attaques contre Joseph Aoun
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Dans la vie politique d’une nation, il est souvent nécessaire de remettre les pendules à l’heure, de replacer la conjoncture du moment dans son contexte national global… En clair, de retourner aux fondamentaux qui posent les jalons de l’évolution d’un peuple dans un moment historique précis.

Dans le cas spécifique du Liban, cette approche s’applique au comportement de certains sites numériques d’information (généralement proches du Hezbollah) qui entreprennent depuis un certain temps de s’en prendre de manière à peine voilée et de façon insidieuse au président Joseph Aoun. Il n’est certes pas interdit, à l’ombre d’un système un tantinet démocratique, de critiquer, le cas échéant, la ligne de conduite du chef de l’État. Mais dans le contexte présent, que nul n’ignore et qu’il est difficile d’occulter, l’on ne peut s’empêcher de se demander si l’ébauche de cette campagne qui pointe à l’horizon et qui vise le locataire de Baabda ne revêt pas une dimension particulière occulte, liée intimement à une tentative fourbe de remettre en cause la nature et les fondements des équilibres internes politico-socio-communautaires sur lesquels repose le pays du Cèdre depuis plus d’un siècle.    

Certaines évidences s’imposent d’elles-mêmes à cet égard. Les médias numériques qui lancent des flèches empoisonnées en direction du palais de Baabda feignent d’oublier que le président Joseph Aoun a créé un précédent en prononçant à la tribune du Parlement un discours d’investiture qui pourrait être qualifié d’historique, à la petite échelle du Liban. Il a diagnostiqué en effet sans détour, sans complaisance, sans arrondir les angles et sans tournures linguistiques inutiles, les véritables racines de la crise existentielle profonde qui mine le pays depuis des décennies.

Il serait utile de rappeler ainsi que le président Joseph Aoun a posé réellement le doigt sur la plaie en rappelant devant les parlementaires et les membres du corps diplomatique les fondamentaux en dehors desquels le Liban ne saurait s’engager sur la voie du redressement et du salut. Parmi ces fondamentaux: le rétablissement de la souveraineté et de l’autorité du pouvoir central sur l’ensemble du territoire national; l’attachement au monopole des armes entre les mains des seules forces légales, l’État devant détenir, exclusivement, la décision de guerre et de paix; la neutralité du Liban et le rejet des ingérences étrangères; le rétablissement des relations cordiales avec les pays arabes et amis qui traditionnellement venaient en aide au Liban; le refus de transformer le pays en tremplin pour mener des campagnes belliqueuses contre les pays amis…

Des lieux communs, des slogans creux? Pas vraiment si l’on place la teneur de ce serment constitutionnel dans le contexte de l’état de déliquescence avancé dans lequel a été entrainé le pays ces dernières années du fait de la stratégie de déconstruction des institutions et des secteurs vitaux mise en place par le camp iranien pendant non moins de vingt ans.

À l’ombre de la situation dans laquelle se débat la population, il serait erroné de ne pas avoir l’audace de soulever et de reconnaître certaines réalités locales: en mettant l’accent sur son engagement ferme à faire respecter les fondamentaux libanistes, essentiellement souverainistes, le président Joseph Aoun a redonné espoir à la majorité silencieuse, à une large faction de Libanais qui n’osaient plus espérer en la possibilité d’une renaissance nationale.

Appelons aussi, parallèlement, les choses par leur nom: le système politique libanais étant ce qu’il est, les équilibres socio-communautaires étant ceux qu’ils sont depuis des siècles, nul ne peut ignorer le fait indéniable que le président Joseph Aoun a redonné à la première magistrature de l’État (avec tout ce qu’elle représente au plan interne) son aura, son prestige, son crédit, son autorité, son rôle suprême de garante de la souveraineté et de l’indépendance nationales. Mais peut-être est-ce, précisément, la place particulière, l’aura, l’autorité et la fonction réelle du président de la République dans le cadre du système en place qui sont dans le collimateur de ceux qui prétendent porter, faussement, et à partir d’une position sectaire, l’étendard du processus de “réformes” qui ne cesse d’être dévié de son véritable objectif?    

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