
En 1982, l’armée israélienne lançait son opération “Paix en Galilée” pour déloger les milices de Arafat du sud du pays. Les armées plutôt que des milices, d’ailleurs. Yasser Arafat était le seigneur du Liban et aussi son saigneur. Le chef de l’OLP faisait sa loi et avait décrété que le Liban serait la base de départ de ses attaques contre Israël. Sans aucun égard, ni pour le pays, ni pour son armée, ni pour ses institutions. En toute impunité. En représailles, les Israéliens bombardaient le Liban-Sud. Tiens, tiens, ça nous rappelle quelqu’un d’autre. Et puis, en juin 1982, finies les saillies victorieuses destinées à un public acquis.
En quelques jours, le Fatah était balayé, ses tunnels détruits… un épisode qui là aussi nous rappelle une autre guerre, bien plus récente. Et puis, Beyrouth a été encerclé, une force multinationale est venue et “a sorti” Arafat et le reliquat de ses forces de la capitale pour les transporter à Tripoli. Et c’est là que l’Histoire semble bégayer encore plus. En 1983, c’est l’armée syrienne de Assad père qui avait donné le coup de grâce. Arafat et ses amis ont alors dû prendre le bateau et s’exiler à Tunis. C’était la fin de l’OLP et de ses armes (à l’exception des camps, zones de non-droit, qui le sont toujours). Plus tard, il y a eu Oslo.
Si l’on transpose ces tranches d’Histoire à nos jours, nous avons le sentiment désagréable de revivre les mêmes événements. Cette fois, dans l’habit de la milice qui accumule les erreurs stratégiques fatales, on retrouve le Hezbollah. Défait au sud malgré des discours de plus en plus inaudibles, même par sa base, le Hezbollah et toute une ribambelle de tribus plus ou moins alliées, font le coup de feu avec… l’armée syrienne dans la Békaa et au Nord!!!! Même si elle s’en défend, la milice pro-iranienne est bien à l’œuvre via ses amis. Une partie de ces derniers pousse même à entraver le déploiement de l’armée libanaise. Comme d’habitude.
Il reste à savoir ce qui va se passer à présent. L’armée syrienne et les milices islamistes qui la secondent vont-elles entrer au Liban pour définitivement désarmer le Hezbollah? Si cela se produit, ce sera, comme toujours au détriment du Liban et de ses habitants qui n’en peuvent plus de 50 ans de guerres des autres dans leurs villes et villages.
Encore une erreur de calcul de la part du Hezbollah? Encore des Libanais transformés en pions par les ayatollahs de Téhéran pour négocier dans une meilleure posture un accord sur le nucléaire? Les quelques semaines qui viennent nous le diront.
On attribue à Einstein la citation suivante: “Faire la même chose encore et encore en attendant un résultat différent, c'est la définition de la folie.”
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