Gaza: plus de 300 morts dans des frappes israéliennes
©OMAR AL-QATTAA/AFP

Des frappes israéliennes sans précédent depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier ont fait au moins 300 morts à Gaza, a annoncé mardi la Défense civile du territoire palestinien, le Hamas accusant Israël de "torpiller" la trêve.

"En accord avec l'échelon politique, les Forces de défense israélienne et l'Agence de sécurité intérieure sont en train de mener des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza", ont annoncé tôt mardi l'armée israélienne et l'Agence de la sécurité intérieure dans un communiqué commun sur Telegram.

Ces frappes, décidées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz font "suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs", indique un communiqué du gouvernement israélien.

"Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue", ajoute la même source. Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a accusé Israël d'avoir décidé de "torpiller" la trêve.

La présidence des États-Unis a déclaré avoir été consultée par Israël en amont des frappes.

Le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l'Intérieur pour la bande de Gaza, a été tué dans les frappes israéliennes de la nuit sur ce territoire, a appris l'AFP auprès de deux sources du Hamas à Gaza.

Le général Abou Watfa, qui avait la haute main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs du Hamas dans le territoire palestinien en guerre, a été tué à Gaza-ville, ont indiqué ces deux sources du Hamas, dont une au sein du ministère de l'Intérieur.

"Le ministère de la Santé a enregistré plus de 330 morts, en majorité des enfants et des femmes palestiniens, et des centaines de blessés, dont des dizaines sont dans un état critique" à la suite de ces frappes, a indiqué à l'AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout.

Quatre-vingt-deux morts sont recensés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, les autres décès se répartissant essentiellement entre Nousseirat (centre), Gaza-ville et le nord du territoire, a ajouté M. Bassal.

Sur des images diffusées par l'AFP, on peut voir plusieurs personnes blessées être transportées dans la précipitation sur des brancards à l'hôpital Nasser de Khan Younès.

Selon un responsable israélien qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, ces frappes visent la hiérarchie civile et militaire du Hamas, et l'offensive durera "aussi longtemps que nécessaire".

Ces frappes "préventives" ont visé "des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes" du mouvement, a détaillé ce responsable, qui a évoqué "des dizaines de frappes".

Celles-ci sont menées en vue d'empêcher le Hamas de "reconstituer des forces et de se réarmer", a-t-il ajouté. L'offensive se poursuivra "aussi longtemps que nécessaire" et s'étendra au-delà du seul recours à des frappes aériennes, a souligné cette source.

La défense passive a par ailleurs annoncé qu'il n'y aurait pas d'école mardi en Israël dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.

Benjamin "Netanyahu et son gouvernement extrémiste ont décidé de torpiller l'accord de cessez-le-feu, exposant les prisonniers à Gaza à un sort incertain", a jugé le Hamas dans un communiqué faisant référence aux otages.

L'organisation a appellé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence et à adopter une résolution pour contraindre Israël à "cesser l'agression" et retirer ses troupes de toute la bande de Gaza.

Avec AFP

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