L'UE salue la création d'une commission d'enquête en Syrie, mais reste sur ses gardes
Les forces de sécurité loyales au gouvernement intérimaire syrien montent la garde à un poste de contrôle précédemment occupé par les partisans du président Bachar al-Assad, dans la ville de Hmeimim. ©Omar Haj Kadour/AFP

L'Union européenne a salué la mise en place par le nouveau pouvoir syrien d'une commission d'enquête sur les violences et crimes survenus dans l'ouest du pays, où un millier de civils, en grande majorité alaouites, ont été tués ces derniers jours.

"Nous saluons les engagements pris par les autorités de transition, en particulier la création d'une commission d'enquête visant à demander des comptes aux auteurs, conformément aux normes du droit international", a écrit la diplomatie de l'UE dans un communiqué reçu mercredi.

"Tout doit être fait pour éviter que de tels crimes ne se reproduisent", poursuit ce texte, au nom des 27 pays membres.

Les pays de l'UE condamnent "les attaques des milices pro-Assad contre les forces de sécurité", tout autant que "les crimes horribles commis contre des civils, y compris des exécutions sommaires, qui auraient été perpétrés par des groupes armés soutenant les forces de sécurité des autorités de transition".

Ces violences sont les pires depuis l'arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d'une coalition menée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS).

Elles menacent la stabilité d'un pays déjà ravagé par 14 ans de guerre civile sous Bachar al-Assad, et sur lequel le président par intérim, Ahmad al-Chareh, cherche à asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire.

Les tensions ont commencé le 6 mars dans un village à majorité alaouite de la province de Lattaquié, après l'arrestation d'une personne recherchée par les forces de sécurité.

La situation a rapidement dégénéré en affrontements lorsque des hommes armés de la minorité musulmane alaouite, que les autorités ont qualifiés d'hommes fidèles à Bachar al-Assad, ont ouvert le feu sur plusieurs positions des forces de sécurité.

Des civils de la communauté alaouite, à laquelle appartenait Assad, ont ensuite été pris pour cibles en représailles.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 1 225 civils, en grande majorité alaouites, ont été tués aux mains des "forces de sécurité et de groupes affiliés", essentiellement dans les provinces de Lattaquié et de Tartous.

Pour tenter d'apaiser la situation, la présidence syrienne a annoncé dimanche la formation d'une "commission d'enquête indépendante" sur "les exactions contre les civils", afin d'en identifier les responsables et de les "traduire en justice". La commission dispose de trente jours pour collecter des preuves, les examiner et remettre son rapport.

Depuis l'arrivée au pouvoir des autorités de transition, l'UE a suspendu ses sanctions visant des secteurs clés de l'économie syrienne afin d'aider au redressement du pays.

Le bloc européen s'est toutefois dit prêt à les réinstaurer si le nouveau pouvoir ne respectait pas sa promesse d'une transition inclusive, respectant les droits des minorités.

Avec AFP

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