
Le Liban est frappé par une violente tempête baptisée “Adam”, une dépression d'origine polaire accompagnée de fortes pluies, de vents puissants et d’abondantes chutes de neige. Le service météorologique libanais avertit que la tempête, qui a débuté mercredi soir, s’intensifiera au cours du week-end avec l’arrivée de la masse d’air la plus froide prévue pour samedi et dimanche.
La neige est attendue dès 400 mètres d’altitude, avec des accumulations possibles à partir de 300 mètres, notamment dans le nord du pays. Les températures ont chuté brutalement, atteignant en moyenne 11°C - 19°C à Beyrouth, 8°C - 19°C à Tripoli et 3°C - 13°C à Zahlé. La tempête devrait persister jusqu’à mardi, entraînant une vague de froid accompagnée d’un risque de verglas sur les routes situées au-delà de 1.000 mètres d’altitude.
Par mesure de précaution, le service des pompiers de Beyrouth a recommandé aux habitants de rester chez eux, sauf en cas d’urgence, et d’adopter des solutions de chauffage adaptées. Pendant ce temps, les services météorologiques continuent de surveiller l’évolution du phénomène.
Coûts de chauffage variables
Avec la chute des températures, de nombreuses familles libanaises peinent à chauffer leur logement. Plusieurs options existent sur le marché, allant des chauffages au fioul aux poêles à bois et chauffages à gaz.
Maroun Chammas, président de l’Association des compagnies d’importation de pétrole au Liban, explique que le coût du chauffage varie selon plusieurs facteurs, notamment “l’emplacement du logement – sur la côte ou en montagne – et sa superficie”.
Actuellement, le prix du gaz s’élève à 1.114.000 livres libanaises par bonbonne, tandis que le fioul coûte 15 dollars le gallon. Le choix du mode de chauffage dépend donc de la disponibilité des ressources et du budget des ménages. “Chauffer un appartement de 100 m² – comprenant un salon, deux chambres et une cuisine – peut coûter entre 7 et 8 dollars par jour en période de grand froid”, précise M. Chammas.
Et d’ajouter: “Il existe plusieurs façons de chauffer son habitat: une chaudière, un poêle à bois ou un chauffage à gaz. Tout dépend également des températures extérieures.”
Selon un vendeur d'appareils électroménagers, le prix des radiateurs électriques varie entre 8 et 40 dollars, tandis que celui des radiateurs à gaz commence à 50 dollars.
Un choix dicté par le pouvoir d’achat
Face à la crise économique persistante, les familles libanaises s’adaptent selon leurs moyens. “Les gens utilisent ce qu’ils ont. S’ils possèdent un chauffage à gaz, ils utilisent du gaz. S’ils ont accès au bois, ils brûlent du bois”, explique Chammas.
Le vendeur d’électroménager souligne quant à lui que de nombreux clients privilégient les chauffages fabriqués en Syrie, plus abordables que leurs équivalents chinois. “Un chauffage chinois coûte environ 30 dollars, tandis qu’un modèle syrien – bien qu’étant de moindre qualité – revient à 15 dollars. Certains clients choisissent l’option la plus économique, car c’est tout ce qu’ils peuvent se permettre”, précise-t-il.
Des risques pour la sécurité
Chammas insiste sur le fait que si le coût du chauffage est une préoccupation majeure, la sécurité ne doit pas être négligée. Il met les citoyens en garde: “Mon conseil aux consommateurs est d’être prudents lorsqu’ils utilisent des appareils pouvant provoquer une suffocation. Il est essentiel que les chauffages ne dégagent pas de monoxyde de carbone, sous peine d’entraîner un manque d’oxygène et, dans certains cas, des décès par suffocation.”
“De nombreux incidents d’intoxication au monoxyde de carbone sont survenus en raison d’une mauvaise utilisation des chauffages. Les gens doivent impérativement assurer une bonne ventilation et vérifier que leurs appareils sont sûrs”, insiste-t-il.
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