Gaza: le Hamas va rendre quatre corps d'otages jeudi, puis libérer six autres vivants
Des combattants du groupe militant palestinien Hamas sécurisent une zone avant de remettre un otage israélo-américain à une équipe de la Croix-Rouge dans la ville de Gaza, le 1er février 2025, dans le cadre du quatrième échange d'otages-prisonniers. ©Omar Al-Qattaa / AFP

Le Hamas et Israël ont annoncé mardi un accord pour la libération samedi de six otages israéliens détenus à Gaza après la restitution jeudi des corps de quatre captifs, parmi lesquels figureraient selon le mouvement islamiste, les deux derniers enfants otages.

La famille des deux enfants, Ariel et Kfir, âgés de cinq et deux ans, et de leur mère Shiri Bibas, a déclaré être ébranlée par l'annonce du Hamas mais n'avoir reçu aucune "confirmation officielle" de leur mort.

Le mouvement islamiste palestinien a annoncé avoir "décidé de remettre quatre corps jeudi, parmi lesquels (ceux de) la famille Bibas", en échange de la libération samedi par Israël de détenus palestiniens, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a confirmé que quatre corps seraient remis à Israël jeudi, avant la libération de six otages vivants samedi.

Le père des deux enfants, Yarden Bibas, âgé de 35 ans, avait été libéré le 1er février et le sort de ses enfants nourrit depuis des mois l'inquiétude des Israéliens.

Toute la famille avait été enlevée lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, au kibboutz Nir Oz, à la lisière de la bande de Gaza, mais Yarden Bibas avait été détenu séparément.

Les images alors diffusées par le Hamas de Shiri Bibas serrant contre elle ses deux petits garçons devant leur maison ont été l'un des symboles de l'effroi qui a saisi Israël ce jour-là. Kfir, alors âgé de huit mois et demi, était le plus jeune des 251 otages enlevés.

"Nous avons été chamboulés par l'annonce du (...) Hamas sur le retour prévu de nos chers Shiri, Ariel et Kfir ce jeudi", a écrit mardi la famille. "Tant que nous n'aurons pas de confirmation irréfutable, notre combat continuera".

"Démilitarisation totale"

Un cessez-le-feu fragile a fait taire les armes dans la bande de Gaza le 19 janvier, après 15 mois d'une guerre dévastatrice.

Les discussions, jusque-là retardées, sur la poursuite de la trêve vont commencer "cette semaine", a assuré mardi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar. Il a souligné que son pays exigeait "une démilitarisation totale de Gaza" pour l'après-guerre.

Outre la restitution jeudi des quatre corps, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Haya, a annoncé que les libérations des derniers otages "en vie" prévues dans le cadre de la première phase de l'accord auraient lieu samedi.

Le Forum des familles d'otages a publié les noms de ces six Israéliens, Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, Hicham al-Sayed et Avera Mengistu.

"Bien que nous ayons bon espoir, nous restons prudents et prions pour que Tal revienne sain et sauf", a déclaré la famille de Tal Shoham.

Au total, 33 otages israéliens, dont huit sont morts, doivent être libérés durant la première phase qui s'achève le 1er mars, contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël. Depuis le début de la trêve, 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens ont été libérés.

Après plus de 500 jours de captivité, 70 personnes sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Benjamin Netanyahu avait menacé dimanche d'ouvrir les "portes de l'enfer" dans la bande de Gaza si tous les otages n'étaient pas libérés.

"Départ volontaire"

La deuxième phase de la trêve prévoit la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une étape finale consacrée à la reconstruction du territoire palestinien en ruines.

Le président américain Donald Trump a soulevé un tollé international en annonçant son plan prévoyant de placer la bande de Gaza sous contrôle américain et d'en expulser les 2,4 millions d'habitants afin de reconstruire.

L'Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre à ce projet, salué en Israël mais rejeté par les Palestiniens et les pays arabes, avant un sommet extraordinaire au Caire le 4 mars.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé la création d'une "agence spéciale" pour le "départ volontaire" des Gazaouis.

Le Qatar, médiateur entre Israël et le Hamas, a de son côté affirmé mardi que l'avenir de Gaza était "une question palestinienne".

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.291 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La trêve doit aussi permettre l'entrée d'une aide internationale accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël. Mais le Hamas accuse Israël de bloquer l'entrée des préfabriqués et d'équipements de déblaiement des décombres.

Marc Jourdier with AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire