![La menace climatique pèse sur le chocolat, alertent des chercheurs](/images/bibli/1920/1280/2/chocolat-ici.jpeg)
Le changement climatique a régulièrement poussé l'an dernier le thermomètre au-delà d'un seuil critique dans la ceinture cacaoyère de l'Afrique de l'Ouest, affectant les récoltes d'une région qui fournit le monde en chocolat, souligne un rapport publié mercredi.
En 2024, la température a dépassé 32°C pendant plus de six semaines dans 71% des exploitations étudiées, du fait du réchauffement mondial généré par les humains, soulignent les chercheurs du centre de recherche indépendant Climate Central.
Au-delà de cette température optimale de pousse du cacaoyer, la chaleur perturbe la photosynthèse et accroît le stress hydrique des plants, fanant les fleurs et produisant des cabosses plus petites qui se décomposent.
Les températures supérieures à 32 degrés "sont de plus en plus courantes" dans cette région qui représente 70% de la production mondiale de cacao, en particulier pendant la principale saison de culture (octobre à mars), observent les chercheurs.
Le dérèglement climatique signifie aussi des précipitations inhabituelles et une recrudescence de ravageurs, le tout minant la production et conduisant à une hausse inédite des prix, soulignent-ils.
La tendance est particulièrement marquée en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux premiers pays producteurs, relève le rapport, basé sur dix ans de données de 44 zones situées dans quatre pays et sur des modélisations.
Sans le réchauffement lié aux gaz à effets de serre émis par les humains, il y aurait eu deux fois moins de journées extrêmes pour le cacaoyer en Côte d'Ivoire par exemple, relève-t-il.
La Côte d’Ivoire a aussi reçu 40% de pluie en plus par rapport à la normale en juillet 2024, inondant les champs alors que la fève doit à ce stade sécher. A l’inverse, "très peu voire aucune pluie n'est tombée en décembre" alors qu’elle est nécessaire en début de culture.
Dans un rapport publié séparément mercredi, l'ONG britannique Christian Aid s'alarme de la vulnérabilité croissante des producteurs de cacao sous l'effet du changement climatique.
"Le cacao est un moyen de subsistance vital pour nombre de personnes parmi les plus pauvres au monde, et le changement climatique d'origine humaine est une menace sévère", souligne Osai Ojigho, directeur de campagne de l'ONG.
Les mauvaises récoltes ont contribué à faire spectaculairement grimper les prix depuis fin 2023 sur les marchés de Londres et New York.
Les cours du cacao ont atteint un sommet à plus de 12.500 dollars la tonne le 18 décembre à New York et, à l’approche de la Saint-Valentin, s'échangeaient encore à plus de 10.000 dollars. Avant qu'ils ne commencent à grimper en 2023, ils étaient restés aux alentours de 2.000-3.000 dollars pendant plus de dix ans.
Avec AFP
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