L'immobilier au Liban, entre nouveaux espoirs et défis persistants
©Ici Beyrouth

   

Ahmad el-Khatib, associé gérant de Century 21 Liban, une agence de courtage immobilier internationale, partage sa vision du marché immobilier libanais, dans une interview accordée à Ici Beyrouth.

“En tant que professionnels de l’intermédiation immobilière, nous sommes au cœur du marché et ressentons directement ses fluctuations, qu’elles soient positives ou négatives. Notre interaction quotidienne avec des clients aux profils variés nous permet d’observer ces changements en temps réel. Le marché libanais est particulièrement volatile et sensible, une simple déclaration pouvant suffire à influencer son orientation, que ce soit à la hausse ou à la baisse”,explique-t-il.


 

Avec l'arrivée du nouveau mandat, M. Khatib reste optimiste quant à la possibilité de restaurer la confiance des Libanais dans leur pays. Bien que l'intérêt des pays arabes, notamment du Golfe et du Koweït, soit limité en raison des difficultés traversées par le Liban, l'affection pour le pays reste intacte. Il souligne que le désir de revenir au Liban demeure fort, en particulier chez les Koweïtiens, avec qui il échange régulièrement lors de ses visites au Koweït, où l'un de leurs partenaires est basé. Bien que les tensions aient freiné leurs visites par le passé, leur amour pour le Liban, notamment pour sa vie nocturne, ses stations de ski, ses montagnes et sa mer, reste vivant.

 


 

“Les conditions passées ont eu un impact majeur sur le marché, mais nous espérons avoir dépassé cette phase difficile et regardons désormais vers un avenir porteur de confiance. Ce retour à la normale encouragera les Libanais de la diaspora ainsi que les habitants du Golfe à revenir au Liban. Cette reprise aura un rôle déterminant pour soutenir le secteur immobilier”, souligne M. Khatib.

Il ajoute que lorsque le marché immobilier se porte bien, cela a un effet bénéfique sur le secteur de la construction et stimule près de 70 autres métiers. Il note que pendant cette période difficile, certains biens ont vu leurs prix chuter de 40% par rapport à leur valeur initiale, et dans certains cas, cette baisse a atteint 60 %. Bien qu'une correction des prix soit nécessaire, cette situation montre des signes d'amélioration.
 

M. Khatib met également en avant que le marché immobilier montre des signes de reprise, avec une stabilisation des prix à des niveaux plus réalistes. La demande pour les locations a augmenté, en grande partie en raison des destructions massives de bâtiments dans les banlieues de Beyrouth et dans le sud du Liban. Cependant, le marché souffre d'un manque de nouveaux projets et d'une forte demande pour de petits appartements, surtout pour les jeunes désireux de fonder une famille, en raison du grand nombre de bâtiments délabrés.

“Bien que la demande pour les locations soit en hausse, le manque de financement bancaire représente toujours un frein majeur. Les promoteurs immobiliers ne peuvent pas avancer sans un financement adéquat de la part des banques, ce qui retarde le développement de nouveaux projets immobiliers”, ajoute-t-il.

M. Khatib conclut en affirmant que les signes positifs dans le marché sont de plus en plus visibles et que, dans l'ensemble, une nette amélioration a eu lieu. Il reste optimiste quant à l'avenir du pays, espérant que le Liban franchira définitivement cette période difficile et s'engagera dans une nouvelle phase de confiance et de prospérité pour le secteur immobilier.

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