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Tel un leitmotiv brandi à chaque détour de phrase, le Premier ministre Nawaf Salam n’a cessé de répéter, lors d’une interview diffusée mardi soir sur plusieurs chaînes de télévision locales: "Nous souhaitons regagner la confiance des citoyens !"
Reconnaissant l’ampleur de la souffrance endurée par les Libanais du fait de la crise financière et économique, de l’explosion du port de Beyrouth et de la guerre entre Israël et le Hezbollah, M. Salam a aussi mis en exergue d’autres causes de déception, voire de désespoir, pour les Libanais, en l’occurrence la décrépitude de l’administration publique et le discrédit du pouvoir judiciaire. Autant de raisons qui ont incité plus de 75% des jeunes à l’émigration, selon les statistiques auxquelles M. Salam a eu recours pour souligner l’intensité du mal populaire et la gravité de la situation.
M. Salam a passé en revue plusieurs pratiques qui ont fait perdre au Liban des "occasions" pour concrétiser son "redressement" plus tôt. Il a évoqué notamment l’application sélective de l’accord de Taëf, le non-déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud et la mauvaise mise à profit du retrait syrien.
En réponse aux interrogations portant sur les critères de formation de son gouvernement, le Premier ministre a défendu son attachement aux normes qu’il s’était fixées et qui prenaient en compte surtout les critères de compétence et de maitrise des politiques publiques, ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs législatif et exécutif. « Nous n'étions pas en train de former un parlement en miniature", a-t-il clamé. Toujours sur cette lancée, M. Salam a affirmé: "Il s’agit d’un gouvernement fondateur chargé de mettre le pays sur la voie qui mène vers la consécration de l’État." Il a aussi "corrigé" le concept de classification des portefeuilles ministériels en catégories "souverainiste" et "non souverainiste", niant la véracité de l’adage selon lequel "le ministère des Finances est du ressort de la communauté chiite".
Concernant la déclaration ministérielle, le Premier ministre a affirmé que le texte répondra aux défis que confronte le pays, ceux-ci étant l’occupation de son territoire par Israël et la reconstruction, mais aussi les réformes fiscale, économique et politique.
M. Salam a insisté : "Le retrait israélien devra se réaliser dans les délais, voire avant." "L'autorité de l'État doit s'étendre, par ses propres moyens, sur l'ensemble du territoire." "Nous nous engageons à reconstruire ce qui a été détruit, en particulier au Liban-Sud." "Pas d’annulation des dépôts bancaires, mais l’annulation de l’idée d’annulation de ces dépôts" "Il faut empêcher les politiciens de s'immiscer dans le système judiciaire" … Autant d’affirmations scandées pour souligner la ferme intention du nouveau gouvernement d’accomplir les réformes qui garantiraient, selon le Premier ministre, l’afflux des investissements qui contribueraient à la reconstruction du pays, mais aussi à un regain de confiance dans l’État.
Tout en soulignant l’importance de restaurer les relations du Liban avec les pays arabes - qui contribueraient éventuellement au processus de reconstruction dont les couts sont estimés à 11 milliards de dollars –, M. Salam a cependant appelé les Libanais à "parier les uns sur les autres" avant toute chose, faisant ainsi allusion à la nécessité de s’affranchir de toutes les allégeances aux puissances extérieures.
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