![Le Liban se paie une position stratégique en or!](/images/bibli/1920/1280/2/website-gold.jpg)
Dans son dernier rapport, le World Gold Council (WGC) a révélé que le Liban compte parmi les principaux détenteurs d’or du monde arabe. En effet, il occupe la deuxième place dans la région MENA (Moyen-Orient, Afrique du Nord) en termes de réserves aurifères, ce qui en fait l’une des nations les plus influentes dans ce domaine. Quels avantages pourrait-il en tirer?
Le Liban, malgré ses défis économiques considérables, reste un acteur majeur en termes de réserves d’or dans le monde arabe. Selon le dernier rapport du World Gold Council (WGC), le pays du Cèdre se classe en deuxième position parmi les nations arabes en termes de réserves d’or, avec un impressionnant total d'environ 287 tonnes à la fin de l’année 2024, soit 9,2 millions d’onces, dont 40% sont conservées aux États-Unis.
Il convient de souligner que la valeur des réserves d’or du Liban a augmenté d’un milliard de dollars au cours de la seconde moitié de janvier, atteignant ainsi 25,8 milliards de dollars, selon les données de la Banque du Liban (BDL).
“De fin 2019 à fin janvier 2025, la hausse a atteint 71% en raison de l’augmentation des cours du métal précieux sur le marché mondial”, indique à Ici Beyrouth l'économiste en chef de la Byblos Bank, Nassib Ghobril.
En effet, les réserves s’élevaient à 15 milliards en décembre 2019. Le volume des réserves en or demeure inchangé, mais l’augmentation du prix du cours de l’or a bondi sur les marchés mondiaux, ce qui a engendré un bond spectaculaire de sa valeur. À noter que le cours de l’or a atteint lundi un nouveau record de 2.900 dollars.
Cet or peut-il être bénéfique?
M. Ghobril a rappelé que cet or a été acheté et conservé pour être utilisé en période de crise. “Cela fait cinq ans que nous traversons une crise, et personne n’a osé aborder le sujet sensible qu’est l’utilisation de ces réserves”, indique-t-il. Il assure toutefois que “c’était compréhensible parce qu’il n’y avait aucune confiance dans les autorités et l’utilisation de ces réserves aurait pu engendrer des réactions populistes”. “Avec l’élection du président de la République et la formation du gouvernement, il est temps de discuter de l’utilisation de l’or. Actuellement, celui-ci génère des coûts pour la Banque du Liban en raison des frais liés à la partie conservée aux États-Unis, sans que le Liban n’en tire aucun avantage.”
L’économiste estime qu’il est nécessaire “d’engager un débat sérieux et constructif pour explorer les possibilités d’utiliser ces avoirs de manière bénéfique pour l’économie et pour restaurer la confiance”.
“Plutôt que de vendre une partie de l’or, ce que je ne considère pas comme une bonne idée, nous pourrions le mettre en garantie, pour une valeur de 3 à 4 milliards de dollars, à travers un mécanisme transparent établi avec des banques d'investissement mondiales, afin d’obtenir des liquidités et de les utiliser pour rembourser les déposants de façon proportionnelle et transparente”, ajoute-t-il.
Il précise que c'est une responsabilité de BDL de chercher à résoudre la crise et à restaurer la confiance, en montrant sa volonté de régler la situation des déposants. C’est une manière légitime d’utiliser cet or sans avoir à en vendre une quelconque partie.
M. Ghobril souligne qu’il s’agit d’un débat primordial, parce qu’on ne peut pas disposer d’une telle quantité de réserves, équivalente à la taille de l’économie libanaise, et de ne pas en tirer parti sous prétexte qu’on ne peut pas toucher à l’or. “Le climat politique est désormais favorable et il faut utiliser ces avoirs à bon escient, en faveur des déposants”, conclut-il.
Les États-Unis, les plus grands détenteurs d’or
À l'échelle mondiale, les États-Unis restent les premiers détenteurs d’or, avec un total impressionnant de 8.133 tonnes, bien devant les autres nations. L’Allemagne suit loin derrière, avec 3.351 tonnes, tandis que l’Italie complète le podium avec 2.452 tonnes. À l’opposé, Trinité-et-Tobago, avec seulement 1.900 tonnes, ferme la marche de ce classement.
Derrière l’Arabie saoudite, qui détient 323 tonnes d’or, le Liban se classe parmi les grandes puissances arabes, aux côtés de l’Algérie (174 tonnes), de l’Irak (163 tonnes), de la Libye (147 tonnes), de l’Égypte (127 tonnes) et du Qatar (111 tonnes).
Le rapport du WGC met également en lumière l’intérêt croissant des banques centrales mondiales pour l'or.
Le World Gold Council, basé au Royaume-Uni, continue de jouer un rôle clé dans l'analyse des tendances du marché de l’or. L’organisation, composée de certaines des plus grandes sociétés minières aurifères mondiales, bénéficie d’une expertise reconnue dans l’évaluation des facteurs économiques et géopolitiques influençant la demande et les prix du métal précieux.
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