![Adrien Brody monumental dans une révision du rêve américain](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025020736xa8czv1previewfilesuscinemabrody.jpg)
Adrien Brody se distingue dans The Brutalist, une fresque cinématographique de 3h35 revisitant le rêve américain et ses désillusions.
Après Le Pianiste, Adrien Brody incarne dans The Brutalist l’un des rôles les plus marquants de sa carrière. Ce film monumental de 3h35 revisite le mythe américain de l’intégration et ses failles à travers le parcours d’un architecte survivant de la Shoah.
Depuis sa présentation en compétition à la Mostra de Venise, le film, qui sort mercredi en salles, cumule les nominations et les récompenses prestigieuses. Il a déjà remporté trois Golden Globes, dont celui du meilleur film dramatique et décroché dix nominations aux Oscars.
Au-delà de sa vision sombre du rêve américain, à la manière du Parrain, The Brutalist explore aussi les répercussions du traumatisme de la Shoah, tant chez les survivants et leur entourage que dans leurs créations et l’héritage qu’ils laissent au monde.
Ce rôle est taillé sur mesure pour Adrien Brody, oscarisé il y a vingt ans pour son interprétation dans Le Pianiste de Roman Polanski. Ici, il reprend presque là où il s’était arrêté, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans The Brutalist, Brody incarne László Toth, un architecte hongrois issu du mouvement Bauhaus, qui émigre aux États-Unis juste après la guerre. Pour affiner l’accent de son personnage, fictif mais inspiré de figures historiques, la production a utilisé un logiciel d’intelligence artificielle, suscitant quelques débats.
Parti de rien et tombé dans la misère et la drogue, László rencontre un millionnaire (interprété par Guy Pearce) qui lui commande un imposant bâtiment. Alors qu’il entrevoit une chance de faire venir sa famille restée en Europe, son rêve américain s’effondre sous le poids de la xénophobie et de l’antisémitisme latent.
3h35 et un entracte
Le film, qui fait de l’architecture une métaphore des institutions humaines, ne ressemble à rien d’autre. Tourné en 70 mm, il s’étire sur 3h35, avec un entracte de 15 minutes, et surprend constamment par ses directions narratives.
Le réalisateur Brady Corbet, également acteur (Mysterious Skin, Funny Games), explique: "Il y a tant d’architectes Bauhaus dont on n’a jamais vu les œuvres. Ce film leur rend hommage". Après sept ans de travail, il dédie le film "à ces artistes qui n’ont pas pu accomplir leur vision".
Porté par des personnages profonds et une réflexion sur l’histoire, The Brutalist demeure accessible malgré son thème exigeant. Pour Adrien Brody, le film a une résonance personnelle: "Ma mère, immigrée hongroise, a tout recommencé aux États-Unis. Ce rôle est profondément lié à son histoire".
Avec AFP
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