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L'augmentation de la taxe sur les billets d'avion ferait de la France "le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe". ©Air France website

Le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, juge "irresponsable" d'envisager d'augmenter la taxe sur les billets d'avion, ce qui, selon lui, ferait de la France "le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe".

"C'est irresponsable", a-t-il déclaré au Parisien qui l'interrogeait sur la volonté du gouvernement, en quête de fonds pour limiter le déficit budgétaire, d'alourdir la fiscalité du transport aérien.

"Une nouvelle taxe a déjà été introduite l'année dernière. La France deviendrait le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe", a-t-il dit dans l'édition du journal datée de lundi.

"Si une hausse de la taxe devait se confirmer, ce que je ne souhaite surtout pas, nous demandons qu'elle soit, au moins, fléchée vers la décarbonation du secteur aérien", a-t-il ajouté.

Les fédérations du secteur aérien avaient déjà réagi lundi dernier, appelant le gouvernement à réviser son projet de taxe et exigeant une concertation.

La nouvelle ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait affirmé la semaine précédente être favorable à une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) pour contribuer à la réduction du déficit public.

Le gouvernement de Michel Barnier avait déjà proposé dans son projet de budget 2025 un triplement de cette taxe et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, pour un total d'un milliard d'euros, provoquant l'ire du secteur qui avait enjoint le nouveau gouvernement à repartir du projet "plus équilibré" adopté en novembre par le Sénat.

Mais Amélie de Montchalin a décidé de maintenir la hausse de la TSBA à l'ordre du jour, arguant qu'il s'agissait d'une "mesure de justice fiscale et écologique".

Benjamin Smith a lui mis en garde contre une hausse qui pèsera sur les voyageurs et sur la destination France.

"Depuis 20 ans, nous perdons 1 à 2% de parts de marché par an au profit de compagnies étrangères. Le risque c'est de déplacer la valeur que notre trafic génère dans d'autres pays", a-t-il dit, évoquant une "taxe d'accès à la France".

Avec AFP

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