Après plus de vingt ans de militantisme en faveur de la “neutralité permanente et positive” du Liban, considérée comme fondamentale pour préserver son identité nationale, son indépendance et sa pleine souveraineté, et après avoir mené plus de dix années de lutte sur le terrain, essuyant un rejet catégorique, des blocages administratifs et une opposition “musclée” de l’une des principales forces politiques, à savoir le binôme Amal-Hezbollah, une première consécration est venue récompenser ces efforts.
L’annonce faite par le patriarche maronite, Mgr Béchara Boutros Raï, lors d’une conférence de presse tenue à Dimane, le lundi 17 août 2017, a marqué un tournant. Il y a lancé le “Mémorandum sur le Liban et la neutralité active”, confirmant ainsi la position historique de Bkerké en faveur de la neutralité du Liban.
Ce document a été suivi de son homélie du 5 juillet 2020 et de nombreuses interventions au cours desquelles il a souligné l’importance de ce choix stratégique et essentiel pour la survie du pays du cèdre.
Une seconde consécration est intervenue avec le discours du président Joseph Aoun, après son élection à la tête de la République libanaise le 9 janvier 2025. Le chef de l’État s’est engagé à concrétiser cette vision fondamentale et déterminante pour l’avenir de la République du cèdre à travers l’adoption de sa neutralité positive. Ce choix pave la voie au respect de l’indépendance, de la souveraineté et de la stabilité du Liban, tout en garantissant la fin définitive des interférences étrangères dans la politique interne et sur l’ensemble du territoire national.
Cet engagement national et stratégique représente un tournant majeur dans la vie de la Nation et offre au peuple libanais une opportunité historique unique pour construire la neutralité permanente du Liban, sur le modèle suisse, notamment en matière militaire. Cette neutralité permettrait également de renforcer la géographie du vivre-ensemble, tout en réaffirmant le rôle du Liban comme pays-message, pont entre l’Orient et l’Occident, forum permanent et international de dialogue entre les religions et les civilisations, ainsi qu’acteur régional incontournable en matière de médiations. En somme, il s’agirait de restaurer l’image du Liban en tant que “Suisse du Moyen-Orient”.
Le nouveau mandat présidentiel doit donc profiter de la conjoncture nationale, régionale et internationale actuelle pour œuvrer officiellement et de manière irréversible à inscrire le Liban sur cette voie. Cela nécessite d’entreprendre tous les contacts nécessaires, à l’échelle nationale, régionale et internationale, afin de parvenir à l’adoption définitive et statutaire de la neutralité permanente et positive du Liban.
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