À une semaine de l’expiration du délai de 60 jours fixé pour la mise en œuvre du cessez-le-feu, l’armée israélienne multiplie les violations dans les régions frontalières du Liban-Sud.
Dans le cadre d’une incursion terrestre opérée depuis le village de Houla (Marjayoun) en direction de Wadi Slouki, Israël a mené samedi une opération de ratissage à grande échelle, au moyen de mitrailleuses lourdes et moyennes. Un bulldozer israélien a également effectué une opération de nivellement à la périphérie est de la plaine de Khiam. En outre, une incursion de véhicules israéliens a été observée, allant depuis Yaroun vers la région de Dabch à Bint Jbeil où l’armée israélienne a opéré un ratissage en direction d'une maison dans le quartier de Dabch. Ensuite, une force d'infanterie a attaqué une habitation dans le même quartier, après l’avoir visée par un obus.
Par ailleurs, deux explosions ont été entendues dans les quartiers de Mays el-Jabal, en raison d’une opération de dynamitage israélienne. Un bulldozer israélien a également effectué des travaux de terrassement dans les environs de Bab el-Thaniyé, à l'est de la plaine de Marjayoun.
Pour sa part, l’armée libanaise a annoncé qu’elle procèdera, samedi entre 9h et 18h, à la détonation de munitions non explosées à Qlayaa (Marjayoun), ainsi qu’à Taybé (Baalbeck), Khiam-Marjayoun et Kfar Melki (Saida).
Le Hezbollah accuse Israël de “centaines de violations” de la trêve
Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a accusé samedi Israël de “centaines de violations” de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, avertissant de nouveau que sa formation pourrait “perdre patience”.
Son discours est intervenu alors que le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, se trouve au Liban, à l'approche de la date butoir prévue pour l'application complète de l'accord de cessez-le-feu, le 26 janvier.
“J'appelle l'État libanais à faire preuve de fermeté face à ces violations qui ont dépassé les centaines, cela ne peut pas continuer”, a dit Naïm Qassem, dans un discours diffusé par la télévision du Hezbollah, Al-Manar.
“Nous avons fait preuve de patience à l'égard des violations pour donner une chance à l'État libanais, qui est responsable de cet accord, et aux parrains internationaux, mais il ne faut pas tester notre patience”, a-t-il ajouté.
On ignore où se trouve M. Qassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne fin septembre dans la banlieue sud de Beyrouth.
L'accord de cessez-le-feu stipule que l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du Liban, d'où l'armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours, soit jusqu'au 26 janvier.
Sorti affaibli de la guerre, le Hezbollah doit, lui, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.
Vendredi, M. Guterres, qui s'est rendu auprès des Casques bleus dans le sud, a affirmé que “l'occupation” par Israël de cette région et ses opérations militaires devaient “cesser”.
Qassem salue le cessez-le-feu à Gaza
Les propos de cheikh Qassem ne se sont pas limités à la situation au Liban. Le secrétaire général du Hezbollah a rendu hommage aux “combattants de la Résistance et au peuple palestinien” qui, selon lui, ont “réussi à faire échouer le plan israélien”. Victoire illusoire ou simple déni?
Il a, dans ce contexte, félicité “le peuple palestinien et la Résistance pour l'accord sur le cessez-le-feu”, celui-ci devant entrer en vigueur dimanche à 6h30 GMT. Considérant qu’il n’y a “d’autre solution que l’attribution de la Palestine à son peuple”, cheikh Qassem a souligné que “l’union des fronts dans laquelle s’est engagé le Hezbollah a contribué à la victoire de Gaza”.
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