Début houleux de la 13e séance pour l'élection d'un président
La treizième séance pour l'élection d'un président a débuté ©Al-Markazia

Les onze coups de l’horloge ont sonné. La treizième séance pour l’élection d’un président de la République s’est ouverte sur une dispute entre ceux qui contestent l’élection à la tête de l’État du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, qui bénéficie d’une large majorité parlementaire, et ceux qui veulent que le Liban soit enfin doté d’un président.

Le député Melhem Khalaf, proche du président de la Chambre, a ouvert le bal en mettant en garde contre une violation de la Constitution, suivi du chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, farouchement hostile au général Aoun, et qui s’est lancé dans un long discours pour mettre en avant ce qu’il considère être un assujettissement du Liban à l’étranger. Gebran Bassil, s’est étalé sur des “principes” desquels il fait fi en temps normal, dépendamment des circonstances.

Jamil el-Sayed et Oussama Saad vont dans le même sens, mais avec moins d’invectives, ce qui a poussé leur collègue Paula Yaacoubian à leur reprocher un attachement “sélectif et taillé sur mesure”. Député du CPL, Sélim Aoun a violemment réagi, répondant par des termes injurieux à la parlementaire qui a vivement riposté. Une violente dispute s’est ensuivie jusqu’à ce que le président de la Chambre, Nabih Berry, intervienne, pour rétablir le calme dans l’hémicycle.

Largement soutenu par la communauté internationale et bénéficiant d’une nette majorité parlementaire, le chef de la Troupe est pratiquement assuré d’une entrée triomphale au palais de Baabda, après plus de deux ans de vacance.

Pour remporter la bataille, M. Aoun devra d’abord obtenir deux tiers des voix, soit 86, ce qui impliquerait, indirectement, un amendement implicite de la Constitution, l’élection d’un fonctionnaire de première catégorie nécessitant une telle modification. C’est ce qui a d’ailleurs été rappelé au début de la séance, l’article 49 de la Constitution ayant été mentionné avec une insistance sur son alinéa 3, qui prévoit la démission d’un fonctionnaire, deux ans avant la fin d’un mandat présidentiel, s’il souhaite présenter sa candidature à la magistrature.

Mais Michel Moawad et Samy Gemayel ont rappelé le précédent de 2008, lorsque le président Michel Sleiman, à l’époque commandant en chef de l’armée, avait été élu à la tête de l’État, sans amendement préalable de la Constitution. Les deux ont évoqué une “interprétation sélective de la Constitution” et mis en relief l’urgence, pour le Liban d’être doté d’un président.

Aujourd’hui, seuls quelques parlementaires, notamment ceux du Hezbollah et du CPL, ne parviennent toujours pas à s’accorder sur un nom et semblent vouloir continuer de faire obstacle au déblocage de la présidentielle.

 

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