Les USA réorienteront 95 millions de dollars d'aide militaire allouée à l'Égypte vers le Liban
Washington considère l'armée libanaise comme un partenaire clé. ©Ici Beyrouth

Les États-Unis ont décidé de réorienter une partie de leur aide militaire à l’Égypte vers le Liban, selon un document du département d'État au Congrès, consulté par l’agence de presse Reuters.

L'administration du président américain Joe Biden va rediriger 95 millions de dollars d'une aide militaire prévue à l'Égypte vers le Liban, “qui fait face aux menaces du Hezbollah et d'autres acteurs non étatiques et qui applique un cessez-le-feu avec Israël”, selon Reuters.

Dans ce document adressé au Congrès, l’armée libanaise est présentée comme étant un “partenaire clé dans l’application de l'accord de cessez-le-feu, conclu le 27 novembre 2024, entre Beyrouth et Tel-Aviv et pour empêcher le Hezbollah de menacer Israël”.

Selon le texte, les fonds seraient mis à disposition pour “soutenir les forces armées libanaises, renforcer la sécurité des frontières, lutter contre le terrorisme et répondre aux exigences de sécurité liées au changement de pouvoir en Syrie.

“Les États-Unis restent le partenaire de choix du Liban en matière de sécurité”, selon le texte qui précise que le soutien américain à l’armée “contribue directement au maintien de la sécurité et de la stabilité au Liban et, de manière plus générale, au Proche-Orient”.

Un autre effet de ce soutien, est d’éviter que le Hezbollah ne perturbe la transition en Syrie, après la chute du régime de Bachar el-Assad.

En vertu de la loi américaine, le Congrès dispose de 15 jours pour s'opposer à une réaffectation de l'aide militaire, mais un cadre du Congrès, familier du processus, a déclaré lundi à Reuters qu'il s'attendait à ce que les législateurs accueillent favorablement le transfert des fonds au Liban.

Cette décision intervient après que certains collègues démocrates de Biden au Congrès ont exprimé de profondes inquiétudes concernant le bilan de l'Égypte en matière de droits de l'homme, en particulier l'arrestation de milliers de prisonniers politiques.

Les 95 millions de dollars qui devaient être alloués au Caire étaient apparemment liés spécifiquement aux progrès que l'Égypte aurait réalisés en matière de libération des prisonniers politiques.

En septembre 2024, le département d'État avait reproché à l'administration Biden de ne pas tenir compte des conditions relatives aux droits de l'homme dans le cadre de l'aide militaire à l'Égypte, lorsqu’il avait été décidé d’accorder à ce pays 1,3 milliard de dollars, dont font partie les 95 millions, toujours selon Reuters.

L'Égypte a été un partenaire essentiel dans les efforts de l'administration Biden pour faire parvenir davantage d'aide à Gaza et a contribué à la médiation des efforts jusqu'à présent infructueux pour obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

La décision de septembre sur l'argent destiné à l'Égypte avait aussi suscité des objections au sein du Congrès, notamment de la part des sénateurs démocrates Chris Murphy et Chris Coons, membres de la commission des relations étrangères, qui ont publié une déclaration commune à cet effet.

“C'était une façon de dire que l’Égypte ne méritait pas vraiment ce financement et qu’il valait mieux le reprogrammer et le mettre à un meilleur endroit”, a déclaré à Reuters le cadre du Congrès, mais sous couvert d’anonymat.

 

 

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